RGMRM: «On veut un énoncé clair!»

Les membres cols bleus de la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie ont rejeté à 91% l’offre du conciliateur pour le renouvellement de la convention collective. Alors que le conflit s’enlise, le syndicat parle de désinformation de la part de l’employeur.

Réunis le 22 juillet pour un vote sur le règlement présenté par le conciliateur Jean Nolin, les cols bleus ont refusé la proposition avancée à 91%, expliquant que la proposition ne convenait pas à leur demande.

«Nous sommes stupéfaits et même déçus. Le syndicat avait obtenu ce qu’il voulait. On a avancé le maintien du service de compétence de la gestion des boues comme ils le désiraient», précise Sylvie Gamache, conseillère en communication à la Régie.

Pourtant, le président du syndicat régional Mario Mongrain ne croit pas que la proposition était aussi alléchante qu’il n’y paraît. «Ce n’est pas un gage de sécurité pour nous, pas du tout. Parler de compétence sans préciser le nombre d’emplois dont on parle, ça ne veut à peu près rien dire. On peut parler de gestion sans s’avancer sur qui exécutera la tâche», poursuit celui qui craint les pertes d’emploi.

Du côté de la Régie, on indique que ce sont les cols bleus qui devraient maintenant porter l’odieux, non seulement de cette grève qui s’étire inutilement, mais aussi des conséquences qu’elle entraînera pour la Mauricie. Un énoncé qui fait sourciller M. Mongrain. «La plupart des actions qui affectent les usagers ont été prises par l’employeur. Pensons à la réduction des heures d’ouverture par exemple», rétorque-t-il.

Le nouveau conciliateur renversera-t-il la vapeur?

Toutefois, une ordonnance sommant les cols bleus de pourvoir aux services essentiels pendant la grève sème la zizanie. Concrètement, on indique que le mécanicien affecté aux services essentiels doit effectuer les réparations nécessaires pour permettre la collecte des boues, les autres réparations et l’entretien sur les camions de boues.

«Même si on n’est pas d’accord sur le fond, on peut comprendre qu’on soit sous ordonnance. Là où j’ai un problème, c’est lorsqu’on nous dit que la Régie est soulagée de régler la question et que les retards seront ainsi essuyés pour les usagers. Cela fait deux mois qu’on est en arbitrage à ce sujet et la Régie n’avait fait aucun pas pour bouger jusqu’ici», déplore Denis Drapeau, conseiller syndical à la CSN.

Il ne croit pas que la partie patronale soit vraiment à la défense des citoyens, mais plutôt qu’il s’agit de désinformation et de guerre de mots sur la place publique. «On veut un énoncé clair dans le règlement qui indique le nombre d’emplois maintenus par la compétence des boues.»

«Voilà pourquoi le conflit ne se règle pas! La régie a du culot de parler ainsi, considérant les efforts que nos membres font pour préserver les services. Ce sont des foutaises et des mensonges», ajoute M. Drapeau.

Possible espoir de dénouer l’impasse, les syndiqués ont fait la demande au ministère des Relations du travail pour obtenir un nouveau conciliateur. Dès cette semaine, une ressource devrait donc succéder à Jean Nolin dans le dossier. Une première rencontre est prévue ce mercredi.