Résilience face aux inondations : Québec lance ses bureaux de projets

Une dizaine de bureaux de projets seront implantés dans les régions à risque dinondations, dont un sur le territoire de la Mauricie–Centre-du-Québec, dès l’hiver 2021. Ils disposeront au total d’une enveloppe de 89 M$.

La création des Bureaux de projets figurait au chapitre des recommandations énumérées dans le Plan de protection du territoire face aux inondations, annoncé par le gouvernement du Québec le 3 avril 2020. Deux ressources seront embauchées cet hiver au Bureau de projets de la Maurice-Centre-du-Québec. Ces employés vont s’intégrer à la direction régionale du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) de Trois-Rivières.

Le bureau de projets aura à sa charge d’identifier les mesures aptes à limiter les effets dévastateurs des inondations dans la région et « de définir des actions concrètes de résilience et d’adaptation » pour les contrer. Le gouvernement du Québec investira au total près de 479 M$ dans cet effort. Ceci inclut les sommes attribuées à l’implantation de mesures de résilience et d’atténuation dans les zones identifiées. « Les bureaux de projets cibleront les interventions les plus porteuses pour chacun des bassins versants priorisés », explique Jonatan Julien, le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec.

Le calendrier de travail est établi. Les Bureaux de projets devront identifier les problématiques d’inondations existantes d’ici l’automne 2021 et annoncées dès décembre 2022, les mesures concrètes de résilience et d’adaptation qu’ils comptent implanter. La mise en chantier des projets sera lancée en 2023 et se poursuivra jusqu’en 2025.

Simon Allaire, député provincial de Maskinongé s’en réjouit. «Je suis allé sur le terrain. J’ai vu l’ampleur et les impacts que les inondations peuvent avoir sur notre population. Il faut travailler avec des experts, prendre le temps de se déplacer sur le terrain avec les acteurs concernés et trouver des solutions adaptées à la réalité de chacun des territoires. J’ai l’impression que ça n’a jamais été fait. Dans certains cas, il y a des solutions qui seront faciles à mettre en place. Dans d’autres, ce sera plus difficile. Et dans certains cas, il faudra déplacer certaines infrastructures.»

Le député Allaire note que six municipalités sont plus particulièrement touchées par les inondations sur son territoire. «La rivière du Loup déborde à sa façon de Saint-Alexis-des-Monts vers St-Paulin et autrement que le grand bassin du lac Saint-Pierre. Ça prend des solutions différentes dans ce coin-là, qu’au sud de la Mauricie, en bordure du lac Saint-Pierre. On doit mettre en place des mesures différentes selon les milieux, comme à Pointe-du-Lac ou à Trois-Rivières-Ouest dans les secteurs résidentiels.  On voit qu’il faudrait monter la hauteur du remblai. À Maskinongé et à Yamachiche, il y a des gens qui ont acheté des maisons en sachant très bien que ce serait inondé. Si on est capable d’atténuer les impacts, je pense qu’il faut intervenir. Mon rôle est de m’assurer qu’on sera efficaces et que les actions privilégiées seront vraiment mises en œuvre», ajoute Simon Allaire.

Ces Bureaux de projets marquent un grand coup le gouvernement du Québec et le budget de 479 M$ alloué au Plan de protection du territoire face aux inondations doit lui permettre d’aller au-delà des vœux pieux.

«270 M$ seront alloués pour la réalisation d’aménagements résilients, 75 M$ pour la relocalisation de bâtiments et 22 M$ pour l’acquisition de données géospatiales. On ne peut pas dire que le gouvernement ne prend pas ses responsabilités par rapport à cette problématique-là » assure le député de Nicolet-Yamaska, Donald Martel.

Un comité municipal sera créé dans chaque bureau. Et une Table de la société civile sera aussi mise en place avec la collaboration des organismes de bassins versants, des différents acteurs économiques et environnementaux ainsi que des groupes d’intérêt. Les citoyens seront informés et consultés lors de l’élaboration du plan d’intervention et la réalisation des actions privilégiées. Le territoire couvert par les bassins versants priorisés représente 79 MRC.