Rejeté, le p‘tit gros devient anorexique à 14 ans
Un peu grassouillet au début de ses études secondaires, Dany Milette, un adolescent de St-Barnabé était la cible d’insultes de ses camarades de classe. Il décrit son passage au secondaire comme «un séjour dans une prison infernale». Blessé par les remarques sur son apparence physique, il cesse complètement de s’alimenter et devient anorexique à l’âge de 14 ans, une maladie rare chez les hommes. C’est en se développant une passion pour le conditionnement physique au Gym de Clément Pelletier à Louiseville qu’il parvient à guérir de sa maladie.
«C’est presque un hasard, explique-t-il. On m’avait retiré de l’école, j’étais extrêmement maigre, il fallait trouver une solution et ma mère passait devant le Gym de Clément quand elle a eu l’idée. J’en parle aujourd’hui et je n’en reviens pas. Ce n’est pas un psychologue ou un enseignant, mais un entraîneur qui m’a sorti de là. Il a su trouver les bons mots au bon moment.»
Lors de son arrivée au Gym, après plusieurs mois de jeûne presque complet, Dany Milette, étiquetté encore récemment comme le «p’tit gros» par ses intimidateurs ne pesait plus que 97 lbs. Ceux qui étaient blessants à son égard l’ignoraient maintenant. Sauf peut-être ce commentaire que Dany garde frais en sa mémoire: «Avoir su que tout ce que je t’ai fait subir te mènerait jusque-là, je ne t’aurais jamais rien fait».
Heureusement, l’adolescent malade avait trouvé un exutoire et un guide. En l’espace de quelques mois, accompagné de M. Pelletier, il s’est refait une santé et à la fin de cette année-là, les chiffres sur la balance lui révélaient un poids de 160 lbs.
«J’ai été aux trois extrêmes», fait-il valoir. D‘obèse, il était devenu anorexique et maintenant, il possédait un corps de Dieu grec et était de retour sur les bancs d’école.
«Toute l’intimidation a arrêté là. Même des jeunes filles s’intéressaient à moi, ç’a l’aurait été impensable avant.»
Le passage d’intimidé à modèle
L’objectif que poursuit Dany Milette est de devenir un modèle pour les jeunes qui souffrent d’intimidation et à l’égard de ceux qui veulent performer dans les Gyms, un peu comme l’a été M. Pelletier pour lui.
Malheureusement, il laisse entendre que les salles d’entraînement sont de plus en plus infestées par les vendeurs de substances illicites.
«On est en quête de référence dans le domaine de l‘entraînement, mais c’est tellement pourri comme monde que c’est difficile de trouver des modèles honnêtes qui ne se dopent pas», confie l’athlète en faisant référence aux culturistes qui se pavanent dans les concours.
Aujourd’hui âgé de 32 ans, M. Milette lance un site web qui fait la promotion de l‘entraînement sans usage de drogue, comme solution pour découvrir un mode de vie sain.
«Plus de jeunes démontrent de l’intérêt envers les Gyms qu’avant et l’accessibilité des produits dopants est grandissante. Ils ne sont pas conscients de l’impact que ça l’aura sur leur santé à long terme, prévient-il. À 40 ans, tu te retrouves avec une atrophie du coeur, des problèmes de foie ou des organes internes qui grossissent. Il n’y a pas de formule magique, ni de résultat sans effort.»
Une expérience de 18 ans et des rencontres heureuses lui ont permis de développer une expertise en matière de conditionnement physique. «Je veux donner des références, dire ce qu’il est possible d’atteindre sans dopage.» Ultimement, celui qui a fait ses premiers pas dans les salles d’entraînement pour combattre l‘anorexie rappelle qu‘une remise en forme est étroitement liée à de bonnes habitudes alimentaires.
«Avant d’apprendre à courir, on apprend à marcher. Certains se lancent dans les stimulants, les suppléments, mais le chemin passe simplement par une nutrition saine.»
Dany Milette de St-Barbabé souhaite que son histoire serve d’exemple et espère redonner à la communauté ce qu’un entraîneur sage lui a fourni il y a de cela 18 ans, une piste de solution, un chemin vers une vie saine.