Régie incendie: trois autres municipalités se retirent

INCENDIE. Après Saint-Barnabé, c’est au tour des municipalités de Sainte-Ursule, Saint-Justin et Saint-Édouard-de-Maskinongé d’annoncer qu’elles n’adhèreront pas au projet de regroupement incendie dans la MRC de Maskinongé.

À la suite de l’étude d’opportunité réalisée par la MRC en 2017 ainsi que l’étude de faisabilité menée par les municipalités intéressées par le projet en 2018, 2019 et 2020, le comité de pilotage a présenté une proposition globale ainsi qu’un budget de fonctionnement aux conseils municipaux, en novembre dernier. Le budget tenait compte de la richesse foncière, la population à desservir, la quantité d’immeubles à protéger ainsi que la superficie à couvrir de chacune des huit municipalités ayant pris part aux démarches.

Après avoir pris connaissance des plus récentes données, ces municipalités devaient signifier leur intention de participer ou non à cet éventuel regroupement des services d’incendie dans la MRC de Maskinongé par l’adoption d’une résolution avant la fin de l’année dernière.

Ainsi, trois municipalités ont finalement décidé de ne pas joindre les rangs du regroupement dans sa forme actuelle pour une question d’ordre budgétaire.

À Sainte-Ursule, l’adhésion à la régie se traduisait par une augmentation de 10 à 15% du budget alloué à son service incendie. «J’ai toujours été pour le regroupement, mais il ne fallait pas non plus que ça coûte trop cher à la municipalité. Notre budget annuel pour la sécurité incendie est d’environ 110 000$. Ça nous aurait coûté entre 10 000$ et 12 000$ de plus par année. Il aurait aussi fallu payer 60 000$ sur cinq ans parce que tous nos équipements valent moins cher. On ne voulait pas augmenter autant le budget surtout avec la période que l’on vit actuellement», mentionne le maire.

Réjean Carle reconnait que le retrait des municipalités voisines a aussi influencé la décision prise par son conseil municipal. «On se sentait seul et loin des autres municipalités qui veulent en faire partie. Notre participation aurait pu inciter d’autres municipalités à se greffer au projet. En ce moment, nous sommes satisfaits avec notre service incendie. Lorsqu’il y a un feu, il y a de l’entraide et ça va continuer. Avec les ententes que nous avons, nos citoyens sont assez bien protégés», reconnait-il.

De son côté, la Municipalité de Saint-Justin devait débourser 30 000$ de plus par année pour faire partie du regroupement. «Habituellement, quand tu fais un regroupement, c’est pour sauver des sous. On s’était dit que même à coût égal, on embarquerait. Notre budget est de 90 000$ pour l’incendie et ça nous aurait coûté 120 000$ avec le regroupement. On a laissé parler les chiffres. À Saint-Justin, nous n’avons pas beaucoup d’argent. Nous n’avons pas de nouvelles constructions non plus. Chaque dollar est étudié et est précieux», révèle le maire François Gagnon.

«Nos équipements sont assez récents. On n’a pas de difficulté de recrutement et nos pompiers font le travail. Présentement, on a une stabilité et le service est bon. Nous avons des premiers répondants. On souhaite rester comme ça», dit-il.

La situation est semblable à Saint-Édouard-de-Maskinongé où l’ampleur de la hausse du budget était trop importante aux yeux de la municipalité. «On trouvait qu’il avait un risque mal calculé pour nous. Notre budget est de 30 000$ par année pour l’incendie et on devait payer le double pour embarquer. On vient de remplacer des équipements à la hauteur de 70 000$ et nous avons un camion pratiquement neuf. Il aurait fallu fournir ces équipements-là et en plus payer pour ceux qui attendaient le regroupement pour renouveler du matériel. On veut bien investir, mais il faut avoir un retour sur l’investissement et on ne le voyait pas. Le fond du regroupement est excellent, mais j’ai de la misère avec la forme par rapport à ce qu’on doit payer», confie le maire Réal Normandin.

«Qu’on fasse partie du regroupement ou pas, le service sera offert à la population. On a déjà des ententes intermunicipales pour assurer le service adéquatement», déclare-t-il.

Saint-Édouard-de-Maskinongé entend mandater son directeur incendie, Dominic Marchand, pour vérifier la faisabilité d’un autre type de regroupement avec les municipalités de Saint-Justin et Sainte-Ursule.

Retour à la table à dessin

Le comité d’étude du regroupement devra revoir ses chiffres avec le départ de ces municipalités. Visiblement déçu de la tournure des événements, le président Robert Landry estime que le projet est toujours viable avec moins de joueurs.

«On aurait aimé avoir plus de municipalités, mais celles qui restent sont bien localisées pour la formation d’un regroupement. Le but c’est d’avoir un état-major central. On est quand même capable de faire quelque chose de bien avec les cinq municipalités restantes. C’est toujours faisable. Ça fonctionne dans Mékinac, je ne verrais pas pourquoi ça ne fonctionnerait pas ici», lance-t-il.

Le nouveau budget de fonctionnement d’une régie à cinq membres (Saint-Étienne-des-Grès, Saint-Boniface, Saint-Mathieu-du-Parc, Charette et Saint-Paulin) sera présenté d’ici quelques semaines et les municipalités devront se repositionner là-dessus.