Projets de loi à saveur environnementale pour le NPD

Les trois candidats néodémocrates de la Mauricie présentaient ce matin leurs projets de loi privés qu’ils souhaitent déposer après les élections fédérales du 21 octobre prochain. Balisé par une vision environnementale, chacun des projets de loi se veut un appui concret à la lutte aux changements climatiques tout en persistant dans la voie d’une économie durable.

La lutte à l’obsolescence programmée, la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et l’abolition du gaspillage alimentaire sont au cœur des préoccupations des candidats néodémocrates.

Trois-Rivières

Dans la circonscription de Trois-Rivières, le député sortant et candidat Robert Aubin déposera un projet de loi privé enchâssant le « droit à la réparation » à l’intérieur de la Loi sur la concurrence et de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement.

« L’idée, c’est vraiment d’enchâsser dans la loi canadienne des mesures qui permettent de faire un pan complet avec la législature québécoise qui est à venir aussi, et s’assurer qu’on cesse d’acheter pour acheter », explique le candidat néodémocrate.

Cette mesure permettra de limiter les stratagèmes d’obsolescence programmée des compagnies tout en protégeant l’environnement des déchets générés par cette pratique. L’objectif est de forcer les entreprises à rendre disponibles les pièces et outils nécessaires à la réparation de leurs produits, et ce, à coût raisonnable pour le consommateur.

Aubin présente son propos en prenant en exemple le secteur de l’automobile: « C’est compliqué maintenant pour des mécaniciens de faire l’entretien et la réparation de véhicules, tout étant désormais réglé par ordinateur. Souvent, ou bien les pièces, ou bien les logiciels ne sont pas disponibles, ce qui fait que le véhicule doit être remplacé au lieu d’être réparé. »

Saint-Maurice Champlain

Barthelemy Boisguérin, candidat dans Saint-Maurice Champlain, offre son expertise en tant que directeur mauricien de l’Association des véhicules électriques du Québec afin que le Canada respecte ses engagements de réduction des émissions de GES.

« C’est un domaine qui me passionne, principalement parce qu’il représente une des solutions qui permettront de diminuer nos émissions de gaz à effet de serre de façon significative. Au Québec, le secteur du transport à lui seul représente 40 % des émissions de GES. Il faut accélérer la transition vers un parc automobile non polluant le plus rapidement possible à la grandeur du pays », mentionne M. Boisguérin.

Les cibles sont multiples, notamment l’augmentation de la fabrication de véhicules zéro émission au Canada, la diversification du nombre de modèles disponibles sur le marché et l’augmentation de l’inventaire de véhicules zéro émission disponible chez les concessionnaires.

Le NPD se donne comme objectif que 100 % des nouveaux véhicules vendus en 2040 soient des véhicules zéro émission. « On pense qu’en combinant une telle loi avec les subventions à l’achat de véhicules électriques, que le NPD s’engage d’ailleurs à bonifier, nous allons proposer une recette gagnante qui permettra véritablement de faire cette transition vers l’électrification des véhicules personnels », termine le candidat dans Saint-Maurice Champlain.

« Une subvention fédérale pour les véhicules électriques d’occasion permettra aux acheteurs à plus faible budget de changer leur vieux véhicule polluant pour un véhicule 100 % électrique usagé, et ce, sans augmenter le parc automobile au Canada. On fait d’une pierre deux coups! », souligne Guillaume André, directeur général de véhicules électriques Simon André.

Berthier-Maskinongé

Ruth-Ellen Brosseau, députée sortante et candidate dans Berthier-Maskinongé, présentera un projet de loi entourant la problématique du gaspillage alimentaire. Le projet de loi prévoit faciliter le don d’aliments par les entreprises (agricoles et commerciales) à des organismes à but non lucratif ou des associations.

Inspirée par Maski Récolte, une initiative facilitant la récolte et la transformation des surplus de fruits et légumes d’entreprises maraichères, de potagers privés et d’arbres fruitiers dans la MRC de Maskinongé, Ruth-Ellen Brosseau croit que le projet de loi permettra à ce type d’initiatives de se multiplier sur l’ensemble du territoire canadien.

Mme Brosseau mentionne que 58 % de la nourriture produite au Canada est gaspillée et se retrouve dans les sites d’enfouissement. Cela représente 50 milliards de dollars en perte, une augmentation de 19 milliards depuis son entrée à la Chambre des communes. Elle ajoute qu’un travail d’éducation doit se faire à la maison, mais les dates de péremption et les mentions « meilleurs avant » doivent être révisées.

Rappelons que tous les députés de la Chambre des communes possèdent le pouvoir de déposer un projet de loi privé, et ce, peu importe le mandat confié par la population.