Pourquoi vacciner les poupons?

DOSSIER. Professeur au Département de biologie médicale de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Lionel Berthoux explique que diverses approches sont utilisées pour concevoir les vaccins. Mais le but ultime est le même : obtenir une version d’un pathogène (virus ou bactérie) qui a perdu, partiellement ou totalement, la capacité d’infecter l’humain, tout en conservant la capacité de déclencher une réponse immune chez cet humain.

«La réponse immune protège ensuite cette personne contre le pathogène, pendant une période plus ou moins longue, souvent plusieurs années, précise-t-il. Bien évidemment, il est indispensable d’administrer les vaccins avant que les personnes soient exposées aux pathogènes. C’est la raison pour laquelle de nombreux vaccins sont administrés très tôt dans la vie, souvent dans les premiers mois.»

«Une autre raison est que certaines des maladies ciblées sont dévastatrices lorsqu’elles touchent un jeune enfant, précisément parce que leur système immunitaire est immature», ajoute ce dernier.

M. Berthoux indique que chaque méthode de production vaccinale comporte ses avantages et ses inconvénients. «Les effets secondaires sérieux existent, comme pour toute approche médicale, mais sont toujours rares, dit-il. Il ne fait aucun doute que pour tous les vaccins recommandés, le ratio entre avantages et risques est très favorable.»

Selon lui, nul doute que les vaccins ont contribué à rallonger notre espérance de vie et à nous éviter des maladies qui impactaient la vie de nos aïeuls. «On peut penser à la diphtérie, qui tuait des enfants par étouffement, ou à la polio, qui déformait leurs os d’une façon définitive, cite-t-il en exemple. On oublie souvent qu’avant les vaccins, beaucoup d’enfants mourraient dans leurs premières années.»

Le professeur tient également à rappeler que la vaccination compte parmi les interventions médicales les plus surveillées et étudiées mondialement. «Lorsqu’il y a des conséquences négatives imprévues, elles sont rapidement détectées et des actions sont prises», soutient M. Berthoux. À ce sujet, il fait notamment référence aux modifications apportées à l’administration du vaccin contre le virus de la dengue dans des pays asiatiques.