Plaidoyer pour la modernisation des règles

Industrie brassicole

ÉCONOMIE. Pour les aider à mieux respirer financièrement et à se faire connaître davantage, les microbrasseries du Québec souhaiteraient distribuer plus facilement leurs produits.

La Brasserie Dépareillée fait partie des microbrasseries qui demandent au gouvernement Legault d’assouplir ou de revoir les règles afin de permettre à ces entreprises de vendre directement aux consommateurs, notamment en ligne ou dans les marchés publics, et de faire la livraison de leurs produits à domicile, chose qui n’est pas permise par la loi actuellement.

Pour cette jeune entreprise de Yamachiche, cette situation ne fait aucun sens. «Il est complètement insensé de ne pas permettre au marché des microbrasseries de livrer à domicile. Dans les derniers mois, une foule de brasseries ont refusé des centaines de commandes à cause de cette loi et des règles archaïques. Et, c’est pourtant ce qui nous aurait aidés à nous sortir la tête de l’eau rapidement», déplore Raphaël Richard, copropriétaire.

Ce dernier révèle que l’Association des microbrasseries du Québec fait pression sur le gouvernement, mais que cette demande reste à ce jour lettre morte. «Cela fait des mois que l’on fait pression et rien ne se passe. Ça fait des mois que l’on veut en discuter avec notre gouvernement et nos députés, mais rien ne se passe», ajoute-t-il.

La Brasserie Dépareillée a bien du mal à comprendre pourquoi les règles sont différentes pour d’autres entreprises similaires. «Expliquez-moi pourquoi une brasserie avec un permis de restaurant peut livrer sa bière aux particuliers en autant qu’il livre avec un sandwich maison. Le sandwich change-t-il vraiment quelque chose ? Non! Expliquez-moi pourquoi les agences de vin peuvent elles aussi livrer chez les gens, tandis que les microbrasseries du Québec ne peuvent pas. Aussi, pourquoi les producteurs maraîchers et les vignerons sont les bienvenus dans les marchés publics, mais que les microbrasseries ne le sont pas?», se questionne M. Richard.

Selon lui, pour favoriser l’achat local, le gouvernement doit moderniser les règles et permettre aux microbrasseurs de diversifier leurs sources de revenus.

En point de presse lors des derniers jours, Québec Solidaire a demandé au gouvernement de la CAQ d’adopter un décret afin d’autoriser dès maintenant les microbrasseurs à vendre leurs produits directement aux consommateurs sans avoir l’obligation de passer par un distributeur.

Le bureau du député de Maskinongé prévoit organiser une rencontre dans les meilleurs délais avec Raphaël Richard pour discuter de cet enjeu.

Rappelons que les entreprises brassicoles emploient plus de 5000 personnes au Québec. Près de 40% de ces entreprises se situent dans des villes de moins de 20 000 habitants. La MRC de Maskinongé compte deux microbrasseries, soit la Microbrasserie Nouvelle-France à Saint-Alexis-des-Monts et la Brasserie Dépareillée à Yamachiche.

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