«On utilise les élèves à des fins administratives et politiques.»

ÉDUCATION. Le président de la commission scolaire de l’Énergie Jean-Yves Laforest se questionne sur les impacts du redécoupage des commissions scolaires apporté par le ministre de l’Éducation Yves Bolduc sur son territoire. Selon lui, l’aspect pédagogique n’est pas mis à l’avant-plan.

D’après la proposition présentée jeudi dernier par le ministre de l’Éducation, de nouveaux dessins de frontières transfèreraient certains territoires donnés aux mains d’une autre commission scolaire. «Par exemple, dans la MRC de Maskinongé, St-Boniface, Charrette, Saint-Barnabé et compagnie passeraient aux mains de la commission scolaire Chemin du Roy, alors que Champlain, Batiscan, St-Narcisse et ses sœurs iraient intégrer la commission scolaire de l’Énergie», indique M. Laforest. En tout, la proposition de M. Bolduc le nombre de commissions scolaires en province de 72 à 46.

Le président se montre soucieux de bouleverser les habitudes des jeunes, mais aussi des familles. «On se retrouve avec un projet qui inverse les priorités: on fait passer l’aspect administratif et territorial avant les jeunes. Il y a une logique dans ça qui ne nous est pas expliquée!»

Par exemple, le pédagogue ne voit pas la justification de demander à l’un des 150 élèves de l’école primaire de St-Boniface d’aller poursuivre son cours secondaire à 30 minutes de chez lui, alors que, normalement, il pourrait le faire à bien moindre distance sur son territoire.

Laforest souhaite aller en consultations publiques

Les économies reliées à ce changement n’ayant pas été livrées, M. Laforest se demande également sur quelle base s’appuie le gouvernement pour procéder à tel bouleversement. «Il a des détails à obtenir aussi du côté de l’impact sur les ressources matérielles ou le personnel de soutien. Y aura-t-il du transfert de personnel impliqué?»

Le président se demande vraiment si le projet de loi qui sera vraisemblablement déposé d’ici Noël par le ministre Bolduc tient compte du service aux élèves et de l’organisation pédagogique. «Ce que ça me laisse comme impression c’est qu’on utilise les élèves à des fins administratives et politiques. On verra bien où cela va nous mener, mais disons qu’on trouve la marge de manœuvre bien mince pour un changement de plan», poursuit-il.

Si tout n’est pas encore joué pour le sort de son territoire, Jean-Yves Laforest manifeste le souhait d’aller tâter le pouls de la population. «J’aimerais aller en consultations publiques. Savoir ce que les gens en pensent du changement: sont-ils pour ou sont-ils contre?»