Olymel: l’enjeu de la santé et de la sécurité omniprésent
YAMACHICHE. Les travaux d’agrandissement et de modernisation de l’usine d’abattage, de découpe et de transformation de porcs d’Olymel, qui ont nécessité des investissements de 120 millions de dollars et plus de deux ans de travaux intensifs, sont maintenant complétés à Yamachiche.
En réalisant ce projet d’expansion majeur, Olymel devient le plus important employeur de la région avec 1150 employés. À cela, s’ajoutent aussi des défis en matière de recrutement, de santé et de sécurité au travail (SST).
À ce chapitre, depuis l’inauguration des nouvelles installations du chemin des Acadiens, en avril dernier, des sources à l’interne nous rapportent une «explosion» des accidents de travail, ce que réfute la direction d’Olymel.
Selon les données obtenues dans le cadre d’une demande d’accès à l’information, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) révèle que 79 accidents de travail sont survenus entre le 1er avril 2019 et le 30 juin 2019, période au cours de laquelle l’usine de Yamachiche a vu sa capacité de production être presque doublée.
«Il n’y a pas plus d’accidents ou de lésions professionnelles qu’avant. Évidemment, quand un accident de travail survient, c’est toujours un de trop», lance d’entrée de jeu Louis Banville, vice-président, Ressources humaines chez Olymel.
Le terme «accident de travail» est très large aux yeux de M. Banville et c’est pourquoi ce dernier a voulu se faire rassurant en indiquant que dans la plupart des cas, ce sont des lésions professionnelles qui surviennent, et ce, pour différentes raisons.
Olymel avance avoir répertorié 90 accidents de travail au cours de cette même période. De ce nombre, 40 situations ont donné lieu à des arrêts de travail. «Ces arrêts de travail sont souvent dus à des lésions professionnelles, que ce soit un accident, des manipulations ou des mouvements répétitifs», confie Louis Banville.
La direction de l’entreprise rappelle que des risques spécifiques sont étroitement liés à l’industrie de la transformation alimentaire et que tout est en place pour prévenir les accidents au travail, peu importe leur gravité.
«On doit mettre les choses en perspective. Beaucoup d’employés sont appelés à exécuter de nouvelles tâches. Pour certains travailleurs, c’est complètement nouveau comme emploi, car ils viennent d’être embauchés. Pour d’autres qui auraient plus d’expérience, ils occupent de nouvelles fonctions qu’ils connaissent un peu moins», mentionne M. Banville.
Ce dernier indique que la santé et la sécurité des travailleurs demeure toujours une priorité pour Olymel. Il reconnait d’ailleurs que la fusion avec Lucyporc et la période d’embauche massive en cours à Yamachiche amènent son lot de défis.
«On harmonise certains procédés et on implante de nouvelles méthodes de travail. Nos installations sont sécuritaires. Au cumul des accidents ou des lésions professionnelles, il n’y en a pas plus qu’avant. On se rend compte que dans les accidents de travail qui sont survenus, c’est en très grande majorité des lésions professionnelles dues à des phénomènes qui existent, qui ne sont pas inhabituels et qui se comparent à ce qu’on vit dans d’autres établissements d’Olymel lorsqu’on est en embauche massive.»
Des mesures pour améliorer les statistiques
Dans un souci constant de s’améliorer, Olymel confirme que des mesures ont dernièrement été mises en place pour réduire le nombre d’accidents et pour cibler les risques potentiels dans chaque département, de même que sur les équipements utilisés dans l’usine.
Le directeur de la prévention au niveau de la SST chez Olymel fait également la tournée des endroits où des accidents de travail se sont produits dans le but d’évaluer les améliorations qui peuvent être apportées. Un plan d’action pour réduire les risques reliés à la santé et à la sécurité au travail doit d’ailleurs être mis en place prochainement.
Ensuite, une révision complète des formations et des techniques de formation a été amorcée lors des derniers mois. Puis, des préventionnistes supplémentaires auraient été ajoutés sur le plancher depuis l’ouverture de la nouvelle usine.
«Ce ne sont pas des mesures de crise, mais plutôt des mesures préventives de gestion que l’on met en place pour s’assurer que les opérations se déroulent le mieux possible. On est très vigilant», précise le vice-président, Ressources humaines, chez Olymel.
«Malgré l’ampleur du chantier à Yamachiche, nous avons abordé tous les obstacles et l’embauche va bien. Le volume augmente, la qualité se raffine, la formation progresse à un rythme que nous avons choisi pour assurer la sécurité de nos employés et que la qualité soit au rendez-vous.»
Par ailleurs, Olymel signale que tous les travailleurs de l’usine reçoivent des sessions de formation à l’embauche par des formateurs expérimentés, notamment en ce qui a trait à la salubrité et la santé et sécurité au travail.
Olymel: le recrutement se poursuit
Olymel se rapproche tranquillement, mais sûrement de son objectif d’embaucher 380 travailleurs pour l’automne. À ce jour, le géant de l’industrie porcine québécoise cherche toujours à recruter entre 180 et 200 nouveaux travailleurs par l’entremise de sa participation à différentes foires et activités. Le département des ressources humaines mise également sur le référencement des employés de l’usine et sur la publicité pour rejoindre de futurs travailleurs à travers différents moyens de communication. «Le rythme d’embauche est assez satisfaisant. Nous avons eu une petite baisse au printemps et à l’été, mais ça va quand même bien. Le processus d’embauche suit son cours. On avance. On vise atteindre notre cible en octobre. Le défi est là surtout dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. C’est ambitieux, mais je suis confiant qu’on peut y arriver», confie Louis Banville.
Répartition des accidents de travail selon les causes
Contacts avec objet ou équipement: 20
Chutes: 8
Réactions du corps et efforts: 39
Exposition à une substance ou environnement nocif: 1
Non codé: 11
Total: 79
(Source: CNESST)