Olymel: la situation du COVID-19 prise au sérieux par la direction

ÉCONOMIE. Des travailleurs de l’usine ATRAHAN d’Olymel à Yamachiche jugent que les mesures mises en place pour protéger la santé des employés dans le contexte de la pandémie de la COVID-19 ne sont pas suffisantes.

L’usine d’abattage et de transformation, qui emploie près de 1000 employés à Yamachiche, fonctionne actuellement à plein régime.

Plusieurs employés ont communiqué avec l’Écho de Maskinongé pour partager leurs inquiétudes en lien avec le maintien des opérations dans le contexte de propagation du coronavirus un peu partout au Québec. La présence de travailleurs provenant de l’extérieur de la région, notamment de Montréal, fait craindre le pire chez certains employés qui ont, au cours des derniers jours, préféré rester à la maison. «Les activités se poursuivent normalement sans que de nouvelles mesures soient prises pour éviter la propagation du virus dans l’usine. Par exemple, la règle d’un mètre entre les employés ne peut être respectée. On a des travailleurs venant de Trois-Rivières, de Montréal et c’est souvent dans les grands centres que le virus se propage le plus rapidement. C’est inquiétant! L’employeur ne semble pas être sensible à la situation. Le syndicat a pour sa part mentionné que l’usine va fermer dès qu’il y aura un cas confirmé», explique l’un des employés qui désire conserver l’anonymat par peur de représailles.

Olymel

De son côté, Olymel répond qu’aucun cas de COVID-19 n’a été recensé à l’usine de Yamachiche jusqu’à maintenant et qu’aucune personne ne présente de symptômes associés au coronavirus. De plus, l’entreprise affirme avoir mis en place toutes les mesures préventives nécessaires pour assurer la santé et la sécurité de ses travailleurs. «Nous sommes rendus à notre cinquième bulletin d’information détaillé de plusieurs pages qu’on fait descendre dans tous nos établissements à travers le pays. Les directions des usines et des ressources humaines sont entièrement mobilisées là-dessus. Il faut rappeler que c’est une situation inédite et unique à laquelle jamais aucun gouvernement, aucun organisme de santé publique, aucune entreprise et aucune personne n’avait eu à faire face auparavant. C’est nouveau pour tout le monde. On suit de très près les conseils des organisations de santé publique», indique Richard Vigneault, porte-parole d’Olymel.

Le transformateur alimentaire québécois précise qu’il a recruté deux médecins experts pour aider l’entreprise à formuler les messages et les conseils à son personnel. Olymel a aussi éliminé les voyages à l’étranger pour une durée indéterminée. «Ceux qui sont revenus de voyage depuis le 13 mars doivent être en isolement obligatoire pendant 14 jours. Ceux qui veulent partir en voyage maintenant, c’est à leurs risques et périls, car on leur dit qu’à leur retour ils devront être obligés de passer par l’isolement et qu’ils ne seront pas payés pour cette période puisqu’il s’agit d’une décision personnelle», ajoute M. Vigneault.

«On surveille la situation. On donne des conseils à nos employés sur les bonnes habitudes à prendre et au sujet des mesures de prévention. Déjà, chez Olymel nous sommes très sensibilisés au niveau de l’hygiène et de la salubrité.  Plusieurs actions et moyens sont déjà mis en place pour assurer la santé et la sécurité des employés. On renforce les messages à la lumière de la problématique qu’on a de manière à éviter la propagation du virus et à garder nos travailleurs en santé. C’est une priorité», souligne-t-il.

Travailleurs étrangers 

Olymel admet qu’un travailleur étranger temporaire est revenu d’un congé de son pays d’origine, mais que celui-ci avait été placé en quarantaine. «On lui a rappelé les règles de la quarantaine cette semaine encore. Il doit respecter les règles de distanciation sociale avec ses deux colocataires. Les trois personnes n’ont aucun symptôme. Celui qui est rentré de voyage est en confinement obligatoire», signale le porte-parole de l’entreprise.

L’usine de Yamachiche emploie des travailleurs provenant d’un peu partout en Mauricie, mais également d’autres régions, dont Montréal. À cet effet, Olymel rappelle que ces employés sont soumis aux mêmes règles que les autres et qu’ils reçoivent la même information.

«Peu importe la provenance des travailleurs, ce sont des citoyens canadiens et ils doivent prendre les mêmes précautions que tout le monde. S’ils ont des symptômes, ils doivent les déclarer et on peut les faire rencontrer des experts médicaux. On s’assure que tous nos conseils descendent bien jusqu’aux employés, mais en même temps on ne peut pas placer un superviseur derrière chaque employé à leur sortie de l’usine. On fait appel à leur bon jugement.»

Olymel n’envisage pas pour l’instant fermer son usine de Yamachiche.