Novago coopérative acquiert l’entreprise Frigon de Louiseville

AFFAIRES. Novago Coopérative a mis la main le 15 avril dernier sur l’entreprise Frigon de Louiseville.

La coopérative espère ainsi confirmer son rôle de leader en production végétale et en commercialisation des grains sur la Rive-Nord du Saint-Laurent.

Jean-Nil Laganière, président de Novago avait ce projet en tête depuis belle lurette. «On était toujours à l’écoute des opportunités et celle-ci s’est présentée à l’automne dernier». La Coop Novago naît en 2018 de la fusion de quatre coopératives. Son chiffre d’affaires dépasse aujourd’hui les 330 M$. Plus de 2500 membres sociétaires et 15 000 membres auxiliaires en sont propriétaires. Près de 400 personnes y travaillent. La coopérative œuvre dans une foule de secteurs comme la production végétale, laitière, porcine, bovine, l’aviculture et la commercialisation de grains notamment.

Novago estime que cette acquisition va lui permettre de profiter de synergies importantes, tant au niveau du pouvoir d’achat, que des opérations. «C’est une alliance naturelle et complémentaire. On augmente nos volumes d’achat et opportunités d’affaires, poursuit M. Lagagnière, assurant que les services offerts à Louiseville demeurent inchangés et qu’aucune perte d’emplois n’est à prévoir. La qualité des équipements et de l’équipe de M. Frigon, tout va être conservé.»

Développer le plein potentiel du site

Dany Côté est directeur général de Novago. Il compte développer le plein potentiel du site de Frigon. «Le site est très stratégique, situé en plein cœur du territoire agricole de Novago».

On sait que le territoire de Novago couvre les régions de Portneuf, la Mauricie, Lanaudière, les Laurentides, l’Outaouais et l’Abitibi-Témiscamingue.

«On va être capables de valoriser ces équipements, le site, pour l’ensemble de notre clientèle. On pourrait rajouter des équipements, on va aller chercher une croissance supplémentaire», espère M. Côté.

Novago a d’autres projets sur la table. «C’est nécessaire de prendre de l’expansion, estime Jean-Nil Lagagnière. Le but d’une coopérative n’est pas de survivre, mais de bien vivre. La coopérative doit être au service de ses membres. On répond à un besoin des membres qui ne cessent d’allonger la chaîne de valeurs. Les installations de Frigon sont performantes, c’est une belle acquisition.»

Des commentaires qui font une fleur à Rémi Frigon, ex-PDG de Frigon. Mais, il quitte le cœur gros. C’est lui qui a acquis l’entreprise familiale Cyrille Frigon, en 1996.

«Émotivement, c’est très difficile, honnêtement. J’ai fait un deuil tout au long du cheminement. Et je l’ai réfléchi pour les bonnes raisons. Pour la pérennité de l’entreprise. Les fermes grandissent, les marchés évoluent et la compétitivité est très grande.»

Le marché était arrivé à maturité, estime M. Frigon, et la pression financière et de performance commençait à lui peser. Il lui fallait un partenaire.

«Je voulais trouver des gens pour m’épauler. J’ai une belle équipe, des gens que j’aime beaucoup. J’ai pensé à eux et à l’entreprise Frigon. Et à moi. Je l’ai amenée où moi je pouvais l’amener. Novago se présente comme le meilleur acquéreur possible pour nous. Il s’agit d’une entreprise pérenne, solide et impliquée dans la communauté. J’ai confiance qu’ils sauront faire prospérer le fruit de nos efforts en assurant la continuité de nos opérations et en ayant à cœur nos employés et nos clients. Je vais prendre du temps de qualité avec ma famille.»

Du temps? Ça reste à voir! Rémi Frigon ne manquera pas de projets. Il a quatre autres sociétés… «J’ai de l’immobilier, je suis propriétaire de terres en production, je fais de l’importation de sel, de la distribution de sel de déglaçage à la grandeur du Québec. Je demeure en poste comme conseiller aux opérations», pour faire le transfert. Il ne sait pour combien de temps encore.

«Tant que je vais être heureux!, dit-il. Je le fais pour servir de modèle aux gens qui ont cru en moi et qui croient encore en moi. Ça fait 25 ans que je fais ça.»