Nicola Ciccone, chasseur de mélodies depuis 15 ans

MUSIQUE. Pour souligner ses 15 ans de carrière, Nicola Ciccone a lancé «Les Incontournables 1999-2014», un nouvel album regroupant une trentaine de chansons qui ont marqué son répertoire au fil des années.

Il souhaitait donner une deuxième vie à ces pièces. D’ailleurs, il en a revisité et réenregistré sept en particulier sur cet album, soit L’Opéra du mendiant, Le menteur, Celle que tu n’es pas, Pour toi, Le petit monde, Malgré tout et Fils de rien, fils de personne.

«J’ai commencé ma carrière à 21 ans. L’Opéra du mendiant était la première chanson que j’ai écrit en français. Je l’ai écrite durant mes cours à l’université, caché derrière deux filles pour être sûr que le professeur ne me voie pas. Ces sept chansons ont été enregistrées il y a 15 ans. Je voulais les revoir un peu. J’ai joué avec les arrangements, je me suis amusé avec ça. Ça leur donne un second souffle», souligne l’auteur-compositeur-interprète.

Pourquoi décider de sortir une rétrospective de ses chansons plutôt qu’un album contenant du nouveau matériel?

«Quand on me demandait, il y a plusieurs années, quand est-ce que je ferais un Best Of, je répondais: «Quand j’aurai endisqué ma 100e chanson». Ça s’est réalisé cet été lorsque j’ai enregistré la chanson Sourire. J’ai tenu parole», raconte-t-il.

Sourire, qui est l’une des deux pièces originales de ce nouvel album, raconte une petite histoire de la philosophie du bonheur. «Le bonheur est un muscle. On doit l’utiliser et le rendre plus fort», note l’artiste.

L’autre pièce, Comme au tout premier jour, s’est imposée de soi lorsque Nicola Ciccone a pris la décision de faire un album. C’est à la fois l’histoire d’un homme et d’une femme qui restent ensemble qu’une allusion à son public qui le suit depuis ses débuts il y a 15 ans.

Les invisibles

Depuis ses débuts, Nicola Ciccone se donne pour mission de chanter pour les invisibles. Ces invisibles, sans tribune, qu’il croisait à l’époque où il travaillait dans un petit dépanneur du Mont-Royal.

«Mes clients étaient des sans-abris qui arrivaient avec un sac rempli de sous noirs pour acheter une bière. Dans mes stages en psychologie, je travaillais avec des populations aux prises avec des maladies mentales. J’avais le goût de parler de ces réalités. Je voulais chanter pour les invisibles, leur donner une tribune. Et moi, j’ai eu, très jeune, la fougue et le goût de crier ma rage. Ça se crie mieux en chanson», soutient-il.

Mélodies sauvages à dompter

Aujourd’hui, avec 100 chansons originales enregistrées, Nicola Ciccone se dit prêt à en composer une centaine d’autres, voire même plus. Bref, tant qu’il le pourra.

«J’ai encore le goût de chasser des mélodies. Une mélodie, ça se chasse avec beaucoup de patience et de passion, surtout. Ça se fait un peu tous les jours. Souvent, on n’attrape rien. Des fois, ce sont des mélodies sauvages qui n’acceptent pas qu’on couche n’importe quel mot sur elles», explique-t-il.

«Par exemple, j’ai trouvé la mélodie d’Ordinary Man, mais ce n’est qu’un an et demi plus tard que j’ai trouvé le bon texte pour aller avec la mélodie. C’est décourageant de ne pas trouver les mots ou le refrain. Pour Chanson pour Marie, j’ai rapidement trouvé le refrain, mais pas les couplets. Comme ça parle de violence conjugale, il fallait aborder le thème avec respect pour les femmes et beaucoup de pudeur», ajoute-t-il.

En tournée

Évidemment, une tournée de spectacles à travers le Québec s’amène bientôt, toujours dans cette perspective de donner une deuxième vie aux chansons. On peut s’attendre au passage de Nicola Ciccone sur les scènes de la région vers l’automne 2015.