Maskicom demande une extension et des fonds supplémentaires

INTERNET HAUTE VITESSE. Les délais déraisonnables liés à l’obtention des permis pour l’utilisation des structures de soutènement existantes ont énormément ralenti les travaux de déploiement d’Internet haute vitesse dans la MRC de Maskinongé.

Cinq ans après sa fondation et trois ans après avoir reçu l’aide financière de 10,4 millions de dollars des gouvernements provincial et fédéral pour la réalisation de son projet, Maskicom n’a réussi qu’à brancher quelque 200 clients jusqu’à maintenant. Le temps presse puisque ce projet doit être terminé au plus tard le 31 mars 2021.

Cet organisme, créé par la MRC de Maskinongé, a comme mission d’offrir des services d’Internet haut débit par fibre optique aux zones orphelines de la région.

«Les bottines doivent suivre les babines»

– Robert Lalonde, président de Maskicom

Actuellement, l’Internet haute vitesse de Maskicom est disponible pour presque tous les résidents du lac Souris à Saint-Mathieu-du-Parc. Seule une quinzaine de résidences du chemin de l’Amitié ne peuvent être connectées pour l’instant puisque des réparations doivent être effectuées sur un poteau du secteur par Bell Canada. Au même moment, la fibre optique se déroule lentement mais sûrement vers le sud. Lors des prochaines semaines, Maskicom prévoit être en mesure de finaliser le déploiement de son réseau au Domaine Ouellet. Les autres secteurs de Saint-Élie-de-Caxton, dont le lac Bell et le lac Plaisant suivront ensuite.

Le déploiement dans les autres municipalités se poursuivra dans les mois à venir au rythme de l’obtention des permis. L’échéancier prévoit des branchements à Saint-Boniface, Maskinongé, Saint-Léon-le-Grand et Saint-Justin sous peu. «Non, ça n’avance pas au rythme souhaité. Les retards sont principalement causés par les embûches et complications auxquelles on a fait face depuis plus de deux ans. Les délais sont aussi trop longs pour les permis», commente Robert Lalonde, président de Maskicom.

M. Lalonde note cependant certaines améliorations depuis la mise sur pied, à la fin mai, d’une table de concertation qui réunit Hydro-Québec, Bell Canada, Télébec, Telus et le ministère de l’Économie et de l’Innovation. Celle-ci vise à accélérer le déploiement d’Internet haute vitesse dans les régions du Québec. «C’est vrai, les choses se sont améliorées. Il y a eu des modifications à l’entente commune qui nous aident entre autres pour les embûches mineures. Ça donne un élan à Maskicom dans la construction du réseau, mais ça n’avance pas encore comme on le souhaiterait. Il y a encore du travail à faire», raconte-t-il.

«C’est une bonne chose d’avoir créé cette table-là sauf qu’elle ne doit pas être une parade de vœux pieux. Il faut que ça fonctionne. Bell a déjà mis de l’eau dans son vin et il y a eu beaucoup de dialogue. On espère maintenant que cette fois-ci ce sera la bonne. Les bottines doivent suivre les babines», lance le président, en précisant avoir une très bonne collaboration avec Hydro-Québec.

Maskicom s’adresse aux gouvernements

Les 12 municipalités membres de Maskicom, la Table des élus de la Mauricie et la MRC de Maskinongé ont appuyé l’organisme dans ses récentes demandes aux gouvernements afin que la date limite pour le déploiement de la fibre optique sur le territoire soit reportée d’un an, soit au 31 mars 2022 et que des sommes supplémentaires lui soient octroyées pour payer les frais exorbitants engendrés par le lourd processus de demande de permis, les longs délais et la mauvaise foi évidente de certains propriétaires de structures. Maskicom désire également que Québec et Ottawa agissent promptement pour faciliter l’accès aux structures appartenant à Hydro-Québec. «Avec toutes les embûches qu’on a subies depuis un an et demi, avec la pandémie en plus, on ne sera pas capable de réaliser tous les travaux à temps. Ces problématiques sont hors de notre contrôle. On a bon espoir d’être entendu par le gouvernement», soutient M. Lalonde.

«Il y a des discussions en cours pour prolonger la date limite et là-dessus, ça regarde bien. Au niveau de l’argent, logiquement, on demande une contribution supplémentaire de 5,5 millions de dollars. On m’a dit qu’à l’automne, il y aurait d’autres subventions qui viendront pour le développement d’Internet haute vitesse. On espère des nouvelles positives», ajoute-t-il.

Rappelons que Maskicom dispose en ce moment d’un budget de 12,4 millions de dollars pour brancher 4900 foyers dans la MRC de Maskinongé.