Louiseville: le dossier du boulodrome refait surface

LOUISEVILLE. Le Club de pétanque de Louiseville revient à la charge et demande au conseil municipal de supporter l’organisme afin qu’il puisse profiter d’une infrastructure couverte avec les commodités nécessaires pour accueillir les quelque 135 membres actifs qui pratiquent régulièrement la pétanque.

Les membres du conseil d’administration  du club ont profité de l’assemblée publique du conseil municipal de Louiseville, le 12 août dernier, moment où les élus louisevillois se sont prononcés de façon unanime en faveur de la démolition du centre communautaire, pour réitérer le besoin d’avoir un boulodrome à Louiseville.

«Nous n’étions pas là pour confronter le conseil municipal. On voulait rappeler aux élus que nous sommes encore là et nous attendons toujours un boulodrome trois ans après la démolition de celui qu’on avait», indique Andrée Viau, responsable des communications du Club de pétanque de Louiseville.

En décembre dernier, le conseil municipal de Louiseville avait annoncé qu’il renonçait à la subvention de 550 000$ obtenue du gouvernement du Québec et qu’il abandonnait du même coup l’idée de construire un nouveau boulodrome jugeant les coûts du projet trop élevés après l’élaboration et l’analyse des plans d’architecte.

La Ville avait alors indiqué qu’elle envisageait plutôt d’autres alternatives, dont la possibilité de relocaliser le club de pétanque dans un autre bâtiment vacant et existant de son territoire. Toutefois, les démarches en ce sens n’ont toujours pas permis de trouver le local adéquat qui répondrait aux besoins de l’organisme.

De plus, au même moment, le maire Yvon Deshaies avait affirmé que la Ville devait jongler avec la fermeture imprévue du centre communautaire, dossier que le conseil municipal avait choisi de prioriser.

«Nous devons nous débrouiller avec des installations sommaires et 12 terrains extérieurs. On doit composer avec des toilettes chimiques. Ce n’est pas tellement hygiénique. Nous n’avons pas accès à l’eau potable, ni à l’électricité. S’il pleut, on ne peut pas jouer. On doit cesser nos activités l’automne et l’hiver. Nos membres, dont la plupart sont des aînés, restent à la maison», déplore Pierre Ringuette, président de l’organisme.

«Avec un boulodrome, on peut jouer à l’année, ajoute-t-il. Lorsqu’on en avait un, nous avions plus de 240 membres. Aujourd’hui, on en compte beaucoup moins. Si on parvient à en avoir un, je suis certain que ce sera le plus actif de la région.»

Au début de l’été, le club avait demandé la possibilité à la Ville de Louiseville de louer une roulotte sanitaire, ce qui représentait une dépense estimée à 4000$ pour la saison, mais cette proposition aurait été balayée du revers de la main.

Plus qu’un loisir

Selon l’organisme, la pétanque représente pratiquement le seul loisir pour les aînés à Louiseville. «C’est très populaire. Ça attire pas mal de gens de Louiseville, mais aussi des municipalités voisines. Ce loisir amène des retombées économiques importantes dans la ville. Les gens mangent à Louiseville et après avoir joué, ils vont faire leurs commissions ou leur épicerie. Plus on attend avant de rebâtir ou de nous trouver un local, plus les gens vont s’habituer à aller ailleurs et ce sera difficile de les ramener. Pour garder ce loisir vivant chez nous, ça prend la collaboration des élus», insiste Mme Viau.

«La pétanque, ça permet de faire de l’exercice, d’être à l’extérieur, de socialiser et de briser l’isolement. Les gens ont du plaisir à venir ici. On remarque que Louiseville investit beaucoup d’argent pour les jeunes et c’est correct. Maintenant, il serait temps de penser aux aînés!»

«Travailler ensemble»

Le Club de pétanque de Louiseville ne baisse pas les bras et promet de poursuivre ses représentations auprès du conseil municipal. Il demande la collaboration des députés locaux, de la MRC de Maskinongé et des gouvernements dans sa démarche.

«On le veut, notre boulodrome. Les élus doivent exercer un certain leadership pour aider les aînés. Dans bien des projets, l’action citoyenne fait bouger les choses, mais on doit être appuyé par nos élus. Ça prend une volonté politique pour avancer et présentement, il n’y en a pas. On va continuer de s’assurer que le dossier soit bien actif», confie Andrée Viau.

Et, si jamais la Ville de Louiseville se penchait sur l’idée de se doter d’un nouveau centre multifonctionnel, le club de pétanque local espère que le conseil municipal considérera la possibilité d’ajouter un boulodrome au projet.

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