L’inquiétude gagne les détaillants de motoneige

La saison hivernale n’est pas encore arrivée que déjà elle s’annonce fertile en rebondissements. Si les amateurs de quads et de motoneiges sont au fait qu’ils devront trouver de nouvelles voies pour pratiquer leur loisir favori, les commerçants ne la trouvent pas drôle du tout.

En choisissant de retirer les privilèges d’accès aux terres agricoles pour les sentiers de motoneiges et de quads cet hiver, l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Mauricie hausse ses moyens de pressions dans le bras de fer qui l’oppose au gouvernement québécois.

Toutefois, en plus de priver de nombreux amateurs de leur loisir sur différents chemins de la région, les agriculteurs font des dommages collatéraux considérables. Les détaillants figurent parmi les plus touchés.

«Nous sommes pris en otage. C’est plate pour nous, pour l’industrie, les municipalités et le gouvernement pour la perception de taxes. Ce n’est jamais bon avant la saison. On espère que l’UPA va reculer puisque les agriculteurs sont eux-mêmes de grands utilisateurs de motoneiges et VTT », informe Clément Pratte, propriétaire de Clément Motos.

De son côté, Éric Sergerie du commerce Passion Sport à Louiseville semble résigné. «Nous avons une brique comme ça qui nous tombe sur la tête à chaque année. Nos inventaires sont là et la grosse saison commence. C’est certain que vendre maintenant ou vendre après les Fêtes ce n’est pas le même prix. Notre souhait est que les cultivateurs et le gouvernement s’entendent rapidement.»

Mario Sicard, copropriétaire de J.Sicard Sport voit lui-aussi d’un très mauvais œil le blocus des membres de l’UPA Mauricie. «Ça a un impact direct en raison de l’incertitude que ça apporte. On note déjà une baisse d’achalandage au niveau de la motoneige. Les clients posent beaucoup de questions à ce sujet.»

Du déjà vu

Même s’ils trouvent la situation déplorable, ce n’est pas du nouveau pour les détaillants. En 2005, des moyens de pression similaires avaient été mis de l’avant par les agriculteurs.

«On sait que cette situation est déjà arrivée dans le passé et qu’elle s’est réglée avant la saison de motoneige. On espère que c’est ce qui arrivera aussi cette année considérant que le marché de la motoneige représente de gros chiffres. Le gouvernement devrait agir rapidement», insiste Mario Sicard. Clément Pratte abonde dans le même sens.

«Il y a eu la même chose il y a cinq ans. Toutefois, les agriculteurs ont levé leur interdiction lors de la première neige», conclut-il.