L’espoir comme remède à la maladie

La malchance s’acharne sur Chantal Bourgeois

SAINT-ÉDOUARD-DE-MASKINONGÉ. Dans les moments un peu plus sombres, il peut paraître difficile de voir la lumière au bout du tunnel. Avec la confiance, l’espoir et une force de caractère exemplaire, tout est possible. Chantal Bourgeois peut en témoigner aujourd’hui.

Au printemps 2018, alors qu’elle se rendait passer une batterie de tests pour s’assurer qu’il n’y avait plus de traces de son anévrisme cérébral subi il y a 10 ans, la femme de Saint-Édouard-de-Maskinongé a eu la mauvaise nouvelle qu’elle devait à nouveau se retrouver entre les mains des professionnels de la santé.

Après une courte visite au Centre hospitalier affilié universitaire régional à Trois-Rivières pour une imagerie par résonance magnétique (IRM), les spécialistes lui ont décelé un méningiome bénin, une tumeur cérébrale qui se logeait entre son cerveau et son crâne.

Dans l’attente de connaître les prochaines étapes pour traiter cette tumeur, Chantal Bourgeois s’est aperçue de l’apparition d’une bosse sur son sein droit. Les résultats d’une mammographie, d’une échographie et d’une biopsie effectuée préalablement ont démontré qu’elle était atteinte d’un cancer du sein stade II, un cadeau dont elle aurait bien pu se passer pour son 49e anniversaire de naissance.

Puis, avant d’amorcer la chimiothérapie pour ce cancer, de nouvelles évaluations de son état de santé ont révélé la présence d’un myxome cardiaque, une autre tumeur bénigne à l’oreillette gauche du cœur.

«Je me disais que ça ne se pouvait pas. Tout arrivait en même temps, un problème après l’autre. J’ai beaucoup pleuré. Je n’avais rien de réglé encore et on m’annonçait encore quelque chose», exprime Chantal Bourgeois.

Ce dernier diagnostic l’a amenée à être transférée d’urgence vers l’Institut de cardiologie de Montréal où elle a été opérée. «Cette tumeur au cœur avait été ciblée comme étant prioritaire à traiter», signale-t-elle.

Une fois cette opération complétée avec succès, Mme Bourgeois s’est réveillée avec des complications. «Je me demandais vraiment pourquoi ils venaient mesurer le tour de mes jambes très régulièrement. Je croyais vraiment qu’ils préparaient mon habit de mort! J’avais les jambes enflées. On m’a dit que c’était une phlébite et que ça pouvait mener à une embolie pulmonaire», raconte-t-elle.

Dix jours après son hospitalisation à Montréal, Chantal Bourgeois croyait bien pouvoir recommencer à vivre normalement. Elle a toutefois dû se rendre aux soins intensifs à Trois-Rivières afin de recevoir les traitements appropriés avant d’obtenir son congé d’hôpital. «J’ai passé plusieurs jours aux soins intensifs pour traiter ma phlébite, pour s’assurer que je n’aurais pas d’embolie pulmonaire, mais aussi pour suivre l’évolution de mon insuffisance cardiaque, car suite à l’opération, mon cœur battait à 137. C’était anormal», confie-t-elle.

Un état de santé qui se stabilise

Si les mauvaises nouvelles se sont accumulées au cours de la dernière année, Mme Bourgeois se dit quand même choyée de pouvoir partager son histoire avec la population aujourd’hui. «Ç’a vraiment été une grosse année pour moi. Je voyais ça comme étant un peu de l’acharnement. Heureusement, j’ai presque passé à travers toutes les épreuves. Je me compte chanceuse d’être encore en vie aujourd’hui. J’avais peur qu’on me laisse dans le fond du tiroir avec tout ce que j’avais, mais non! Il y a des gens compétents qui m’ont grandement aidée et rassurée», assure-t-elle.

L’état de santé de Chantal Bourgeois s’améliore. Au niveau de son cancer du sein, elle a finalement subi une mastectomie partielle. «La seule bonne nouvelle dans les circonstances! Je m’attendais à me faire tout enlever», répond Mme Bourgeois en soulignant que la phase de rétablissement se déroule bien.

En ce qui concerne la tumeur au cœur, les médecins lui ont indiqué que l’opération avait été un succès.

Quant à la tumeur cérébrale, l’Édouardienne s’est rendu à Sherbrooke en début d’année, entre deux traitements de chimiothérapie, pour passer le Gamma Knife, l’appareil utilisé pour la radiochirurgie.

Chantal Bourgeois lance un message d’espoir aux gens qui vivent des moments difficiles et à ceux qui en vivront dans l’avenir. Photo Pier-Olivier Gagnon

«Ce qu’on m’a dit, c’est que la tumeur va se stabiliser. La taille de la masse ne diminuera pas, mais ne grossira pas. Je vais repasser d’autres examens pour voir l’évolution. Il y a une opération possible, mais ça ne me tente pas trop. Si jamais je n’ai pas le choix, avant de paralyser et ne plus avoir la parole, j’irai vers cette option. Je vais en savoir un peu plus en juillet», rapporte-t-elle avec optimisme.

En plus de compléter les traitements de radiothérapie pour son cancer du sein, des examens plus approfondis seront réalisés au cours des prochaines semaines pour la tumeur au cerveau et les résultats détermineront ce qui l’attend pour la suite.

La cible du hasard

Mère d’une fille de 21 ans et d’un garçon de 23 ans, Chantal Bourgeois estime avoir pu compter sur l’appui de sa famille tout au long de cette difficile année. «Ma famille s’inquiète pour moi et trouve ça difficile. Par contre, je suis chanceuse, j’ai toujours eu leur appui et celui de mon entourage. Juste ça, ça fait du bien», se réjouit-elle.

Adepte de camping et commis à la comptabilité chez A.I.E Informatique à Louiseville, Mme Bourgeois était jusqu’à tout récemment une femme active avant de se retrouver en arrêt de travail forcé. «Je n’ai plus d’endurance et je suis épuisée facilement. Mon méningiome au cerveau me cause aussi des pertes de mémoire», relate-t-elle.

Si elle accepte de partager son histoire, c’est qu’elle souhaite donner confiance à ceux qui passent par des épreuves aussi difficiles. «Il ne faut jamais lâcher!», s’exclame-t-elle. «Il ne faut jamais non plus se décourager. Je suis la preuve vivante qu’on peut passer à travers ces épreuves-là en gardant espoir et en ayant un bon moral même si ce n’est pas facile», affirme la combattante.

Chantal Bourgeois regarde maintenant vers l’avenir. Son plus grand souhait est de retrouver la santé. «En ce moment, ce qui me fait le plus peur, c’est d’avoir un autre cancer un jour. Je souhaite de tout cœur m’en sauver!», a-t-elle formulé en guise de conclusion.

Suivez Pier-Olivier Gagnon sur Twitter: @POGagnon