Les propriétaires du moulin de Sainte-Ursule évitent de peu la faillite
Fanny Larivière et Martin Pilon ont tout essayé pour garder le moulin de Sainte-Ursule actif et en leur possession. En 2010, ils sont venus à la conclusion qu’ils devaient arrêter ses activités. Décision qu’ils ont officialisée seulement le mercredi 26 octobre dernier, parce qu’ils ne voulaient pas mettre en péril la vente du bâtiment vieux de deux siècles et demi.
«Nous n’aurions pas assez d’une vie pour financer le moulin mentionnait Mme Larivière. On a envisagé la faillite, mais on a tout fait pour l’éviter. Nous avons cessé de vivre dans la grosse maison et déménagé dans la petite. Nous avons vendu les trois quarts de nos biens et meubles. Heureusement que nous avons nos deux emplois à temps plein, mais notre situation reste fragile.»
Le moulin, utilisé récemment seulement comme attrait touristique est donc à vendre au coût de 199 000$, incluant les terrains agricoles. En attendant, il servira d’entrepôt. Pour sa part, la grande maison située sur le terrain a été louée.
Les chapeaux de Fanny Larivière
Fanny Larivière occupe une fonction publique, elle agit à titre de directrice générale du Parc des chutes, un emploi qui relève de la municipalité.
Mentionnons qu’un des facteurs importants qui a mené à l’échec de la viabilité du moulin est la réponse négative des intervenants économiques, dont fait partie le village de Sainte-Ursule et son maire, Réjean Carle. Mme Larivière se retrouve donc dans une situation où elle doit porter deux chapeaux.
«J’espère que M. Carle peut faire la différence entre la propriétaire du moulin et la directrice du Parc des chutes, moi je le fais.»
La propriétaire du moulin est désappointée de la tournure des évènements, mais elle dit comprendre la décision des acteurs économiques qui n’ont pas voulu les aider dans leur projet.
«Je ne blâme pas la municipalité là-dedans, on n’était pas capable de mettre le tiers de l’investissement, il ne nous restait plus de liquidité. Je suis déçue et amère parce qu’on a mis tellement de coeur là-dedans, l’échec est difficile.»
Non catégorique
Il n’y a pas seulement la municipalité qui a refusé de s’aventurer dans le projet du moulin, les propriétaires ont également essuyé un refus du palier provincial ainsi que du Centre local de développement (CLD) de la MRC de Maskinongé.
«Je trouve cela très difficile parce que la réponse des intervenants du milieu a été très dure à notre endroit. Quand nous sommes allés rencontrer Marc Plante (attaché politique du député Jean-Paul Diamond) et Sylvie Fontaine (directrice générale du CLD), ils nous ont dit à peu près tous les deux la même chose: “Si vous venez pour notre argent, on en a pas à vous prêter”. Il aurait fallu qu’on devienne un organisme communautaire, mais on ne s’était pas installés là pour ça.»