Les jours sont comptés pour l’église de Saint-Justin
SAINT-JUSTIN. Les paroissiens de Saint-Justin se rendent à l’évidence, leur église située au cœur de la municipalité devrait fermer d’ici peu.
C’est aussi le constat que fait le conseil de fabrique. Situations financières difficiles, revenus en baisse, besoin d’une nouvelle toiture et des entretiens de plus en plus exigeants.
Les discussions entourant la fermeture de l’église de Saint-Justin ne datent pas d’hier. À plusieurs reprises, les paroissiens de la petite municipalité ont réfléchi sur l’avenir de leur église et ont été conviés à participer d’une façon ou d’une autre au financement de l’église, principalement pour l’entretien du bâtiment et pour le paiement des frais reliés au chauffage.
Au cours des derniers jours, le conseil de fabrique et les paroissiens se sont réunis à la suite d’une célébration pour prendre connaissance de la situation financière et des options possibles. Au total, 69 personnes se sont présentées à cette rencontre. De ce nombre, 60 ont proposé la fermeture de l’église, neuf ont voté pour la sauvegarde et une personne s’est abstenue.
«Le dossier est présentement dans les mains du diocèse. Nous attendons de connaître les étapes à suivre pour la fermeture. Le processus vient du diocèse. On ne peut pas dire demain on ferme l’église et on le fait, car le diocèse à son mot à dire. On peut s’attendre à une réponse rapide parce que les gens ont exprimé le désir de fermer l’église», confie Jean-Pierre Guillemette, prêtre-modérateur et responsable de la paroisse de Saint-Justin.
Une bénévole attristée de cette nouvelle
Clémence Roy-Vermette demeure à Saint-Justin depuis 49 ans. Elle n’arrive toujours pas à croire que l’église de sa municipalité, celle qu’elle visite régulièrement pour des activités de pastorales, communautaires ou pour les célébrations, disparaîtra dans un avenir très rapproché. «De mettre la clé dans la porte d’ici les prochains jours, ça fait mal juste à y penser!», commente la bénévole et agente de pastorale.
Mme Roy-Vermette a brisé le silence lors de la rencontre avec les paroissiens. «Je n’étais plus capable de me retenir. L’église, c’est le cœur d’un village. Si le cœur arrête, tu n’as plus grand-chose qui fonctionne. C’est bien beau le bâtiment, mais nous n’aurons plus de lieu de rassemblement pour la communauté chrétienne. Plus aucun endroit pour partager la parole de Dieu. On en sait très peu sur la date de fermeture de l’église, mais on sait tous que ça s’en vient parce qu’on a pu d’argent.»
L’agente de pastorale indique que plusieurs évènements étaient programmés lors des prochains mois. Baptême, célébrations, des rassemblements pour Pâques, Fête des Mères, Fête des Pères, etc. Toutefois, il est bien possible que ces fêtes soient célébrées ailleurs dépendamment de la réponse du diocèse.
«On a très peu de nouvelles pour l’instant. Fermer l’église, c’est difficilement acceptable après tant d’années – depuis 1980 – à préparer les sacrements, mais c’est la réalité. Le deuil sera très difficile à faire!»
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