Les camions au féminin
Camionneuse pour une entreprise agricole et pompière volontaire à la caserne de Sainte-Angèle-de-Prémont, Stéphanie Lambert est une fille dont la passion de conduire n’a pas d’égal.
«Au départ, j’étais sure que c’était mon frère qui était pour faire ce métier», explique celle qui a développé une passion pour les camions vers l’âge de 18 ans.
«Ma première expérience vient d’un ami de ma mère qui est camionneur. Nous devions nous rendre à La Baie pour effectuer une livraison. J’ai tellement aimé le voyage que j’ai passé la nuit debout au lieu de dormir», relate celle qui a eu la piqûre pour ce métier suite à deux voyages avec cet ami proche.
La passionnée affirme qu’elle a «osé» faire son diplôme d’études professionnelles de transport par camion après avoir œuvré pendant plus de sept ans dans le domaine du meuble.
«J’ai eu peur d’échouer mon cours mais j’aimais tellement ça. J’ai passé les trois examens de l’École de conduite et de la SAAQ dans la même journée. Je n’ai jamais été aussi stressée, c’était toute une journée», mentionne celle dont l’amour du métier a surmonté l’énervement.
Le stéréotype de la femme qui chauffe…
«Dans un domaine de gars on se fait achaler. Les premières fois qu’on recule avec un camion-remorque ils sont tous là à te regarder, on dirait qu’ils font des gageures», explique-t-elle. «L’important, c’est de ne rien briser et de ne pas toujours se fier au gars qui te dit de reculer», affirme la camionneuse avec humour ajoutant qu’il est préférable «d’en prendre plus large» lors d’un virage au volant d’un long camion-remorque de 45 pieds.
«Certains conducteurs conduisent des voitures et en prennent plus large qu’un "truck". Les gars se font une idée de départ», explique la conductrice ajoutant qu’une fois que la preuve est faite, les gars ne remettent plus en doute la compétence d’une chauffeuse. «Travailler avec des gars, c’est plus direct explique-t-elle. Il ne faut pas trop s’en faire avec ce qu’ils disent», ajoute-t-elle.
Une fille parmi les pompiers
Stéphanie fait également partie de l’équipe d’intervention de Sainte-Angèle-de-Prémont. Ayant débuté comme photographe au sein de l’équipe, elle a été invitée à expérimenter certains aspects du domaine… et surtout, à conduire les camions d’incendie.
«Je fais officiellement partie de l’équipe depuis 2010. Je ne peux aller dans les flammes parce que je n’ai pas la formation nécessaire. Je m’occupe de tous les à-côtés, raconte la pompière qui s’occupe des bouteilles d‘oxygène, de dérouler les boyaux d’arrosage, de conduire, de faire la circulation et aussi de soutenir le moral de l’équipe.» Selon le directeur des pompiers, Stéphanie fait partie intégrante de l’équipe puisqu’elle n’hésite pas à s’impliquer. «Je ne faisais même pas partie de l’équipe et j’amassais déjà des fonds pour eux lors du porte-à-porte», explique-t-elle.
La sécurité d’abord
«Ma vie et celle des autres valent plus que la cargaison de maïs que je transporte.» «Stéphanie conduit très prudemment», soutient Denis Bergeron, directeur des pompiers de Sainte-Angèle de Prémont.
«Il faut toujours avoir un peu peur quand on conduit des camions, pour soi et pour les autres», confie-t-elle en guise de conclusion.