Les apiculteurs demandent l’aide des agriculteurs

APICULTURE. Les apiculteurs de la région sont inquiets puisqu’ils notent la chute du nombre d’abeilles. Au moins deux facteurs en seraient la cause: un parasite venu d’Asie, le varroa, et des pesticides systémiques de la famille des néonicotinoïdes utilisés par les agriculteurs.

Ces pesticides sont utilisés par des agriculteurs où on retrouve des cultures de maïs et de soya afin de réaliser du traitement de semences préventif.

«Nous voulons féliciter les agriculteurs qui n’utilisent pas ce type de pesticide, mais souvent, il faut avouer que les agriculteurs ne savent pas que ça peut causer du tort aux abeilles. Les semenciers ne donnent pas l’information aux agriculteurs pour continuer leur profit. Nous invitons les agriculteurs à poser plus de questions», explique Denis Gauthier, du syndicat des apiculteurs de la Mauricie, Estrie et Centre-du-Québec (SAMECQ).

Les pesticides systémiques de la famille des néonicotinoïdes s’attaquent sans distinction aux insectes nuisibles et à ceux qui sont indispensables, comme les abeilles. L’automne dernier, le gouvernement du Québec et l’Union des producteurs agricoles (UPA) ont fait parvenir une lettre aux agriculteurs concernés et avec les semenciers pour les informer et les inciter à utiliser des semences traitées seulement là où la prolifération des insectes nuisibles le justifie.

«Malheureusement, les informations préliminaires recueillies semblent indiquer que cet appel n’a pas été entendu», ajoute M. Gauthier.

Dans la région, on dénombre une dizaine d’apiculteurs avec 100 ruches et plus. «Tous les apiculteurs ont vu leur nombre d’abeilles réduire au cours des dernières années, et encore plus sur le secteur de la Rive-Sud puisqu’il existe plus de plantation de maïs et de soya», soutient M. Gauthier.

Changements à l’horizon?

Suite à une récente étude, les pays européens ont adopté un moratoire de 5 ans où il est interdit d’utiliser les pesticides systémiques de la famille des néonicotinoïdes. «Au Canada, la demande a été acheminée au sénat, mais rien ne bouge. Peut-être que le moratoire de 5 ans en Europe pourra nous donner des réponses», dénonce l’apiculteur de Mékinac.

Le saviez-vous?

L’abeille est indispensable sur la terre pour l’agriculture puisqu’elle assure la pollinisation permettant aux plantes de se reproduire, et elle contribuerait à la production de 70% de ce qui se trouve dans notre assiette. Le bétail se nourrit de végétaux dont la reproduction est souvent assurée par l’abeille.