Le Zoo de Saint-Édouard change de mains

Deux ans après avoir fait les manchettes suite à l’intervention de la ­SPCA de ­Montréal ayant mené à la saisie de plus d’une centaine d’animaux et au dépôt d’accusations criminelles contre son propriétaire, le ­Zoo de ­Saint-Édouard est officiellement vendu.

Normand ­Trahan a vendu sa propriété pour près de deux millions de dollars à Émilie ­Gaudry, propriétaire de ­Repti-Zone, une entreprise qui offre depuis des années des activités de familiarisation avec les animaux exotiques auprès des enfants, notamment dans les écoles. « C’est un rêve et une passion depuis que je suis jeune. Je suis déjà dans le monde animalier et j’ai un ­zoo-mobile spécialisé dans les reptiles. Avec l’acquisition de ce site, je veux offrir la possibilité au grand public de visiter, d’apprendre à connaître et de découvrir de nouvelles espèces. C’était un de mes rêves de jeunesse que j’ai aujourd’hui la chance de réaliser », confie Émilie ­Gaudry, propriétaire.

La femme d’affaires de la région de ­Montréal a déjà transféré les animaux de son entreprise ­Repti-Zone à ­Saint-Édouard-­de-Maskinongé. Elle prévoit d’ailleurs rouvrir l’endroit sous le nom ­Zoo ­Animalia au début du mois de juillet. « C’est certain que c’est un grand défi, mais j’y crois vraiment. J’aimerais avoir entre 150 et 200 animaux pour la première année. Pour l’instant, j’ai sur le site des animaux qui ne nécessitent pas de permis, mais il y aura des reptiles, des animaux de ferme, des félins, des léopards, des lions, des lémurs, des loups, des renards, des dromadaires, des oiseaux de proie », ­énumère-t-elle.

« ­Ce sera quand même une bonne variété d’animaux. On prévoit grossir d’année en année. On veut rejoindre les écoles de la région et la population en général », ajoute ­Mme ­Gaudry.

Avant d’accueillir de nouveaux pensionnaires et d’ouvrir au public, la nouvelle propriétaire doit toutefois s’assurer de respecter tous les règlements pour la garde en captivité des animaux. À cet effet, des travaux ont été nécessaires sur le site. « Ça fait deux ans que le zoo est fermé et depuis, il y a de nouveaux règlements et de nouvelles normes. On doit se conformer au niveau de la sécurité et du ­bien-être des animaux. Il y a des modifications à faire sur certains enclos et sur certains bâtiments. Il y a aussi eu quelques petits bris depuis la saisie par la ­SPCA », ­explique-t-elle.

Émilie ­Gaudry s’attend à obtenir son permis d’exploitation de jardin zoologique sous peu. Tous les documents nécessaires ont été envoyés et il ne manquerait plus que l’inspection gouvernementale.

Près d’une dizaine d’employés travailleront au ­Zoo ­Animalia. Émilie ­Gaudry est l’unique propriétaire, mais ­celle-ci s’est entourée de professionnels, notamment des vétérinaires, des biologistes et des techniciens en santé animale.

L’opération orchestrée par la ­SPCA de ­Montréal, en mai 2019, de même que les accusations de cruauté animale et de négligence portées contre ­Normand ­Trahan rendent un peu plus difficile la relance du zoo, admet ­Mme ­Gaudry. « ­Ce n’est pas quelque chose qui aide, mais c’est à nous de travailler fort pour ramener une belle image de l’endroit », ­répond-elle.

­Saint-Édouard regarde vers l’avenir

La réouverture du ­Zoo de ­Saint-Édouard permettra à la ­Municipalité de ­Saint-Édouard-­de-Maskinongé de retrouver l’un de ses principaux attraits touristiques. Le maire accueille positivement cette nouvelle. « Ça s’est fait quand même assez rapidement, mais j’ai réussi à rencontrer la nouvelle propriétaire lors des derniers jours. On veut établir une bonne collaboration avec elle. Je voulais savoir en quoi consistait son projet exactement. On veut que le zoo se conforme aux règles et qu’il soit sécuritaire pour tous. On ne veut pas revenir sur la fermeture. Ce qu’on ne veut pas non plus, c’est que l’histoire qu’on a connue il y a deux ans, se répète. Elle [Émilie ­Gaudry] travaille fort pour rencontrer les exigences. On se concentre maintenant sur l’avenir », indique ­Réal ­Normandin.

« Ça faisait longtemps que ­Normand [Trahan] regardait pour vendre. Ça a toujours été un attrait touristique majeur pour ­Saint-Édouard et c’est le seul zoo en ­Mauricie. C’est une belle fierté. Il est situé entre deux ­MRC. C’est vraiment un plus pour la région. On souhaite bon succès à ­Mme ­Gaudry », reprend M. Normandin.

Le maire de ­Saint-Édouard-­de-Maskinongé assure que la municipalité apportera son soutien au projet.