Le mini maire de Louiseville
POLITIQUE. Chemise blanche et nœud papillon au cou, Gabryel Bouchard Beaubien présidait son premier conseil de ville aux côtés du maire de Louiseville, Yvon Deshaies, le 10 mars dernier. Le mini maire, âgé de seulement 12 ans, a pris son rôle bien au sérieux, alors qu’il mettait un pied en politique municipale.
L’histoire débute il y a quelques mois, alors que Gabryel a reçu un mandat en classe, à l’édifice Jean-XXIII de l’École primaire de Louiseville : celui d’écrire une lettre à une personnalité connue. Alors que certains camarades ont choisi Justin Trudeau ou François Legault comme destinataire, Gabryel s’est tourné vers une tête d’affiche locale : « Monsieur le maire! », lance le jeune Gabryel.
Dans sa lettre adressée à Yvon Deshaies, que ce dernier a précisé avoir gardée bien précieusement, le jeune Gabryel écrivait qu’il aimait bien la politique, « qu’il n’haïssait pas ça », comme rapportait M. Deshaies, mais surtout qu’il le trouvait « assez drôle »! Il faut dire que l’histoire des dindons sauvages de l’an dernier a contribué à augmenter la cote de popularité du maire de Louiseville auprès de Gabryel, a-t-il avoué!
Touché par la lettre du jeune garçon et désireux de réaliser sa demande de le rencontrer, Yvon Deshaies n’a pas lésiné sur les apparats de la rencontre en l’invitant directement à présider une séance du conseil à ses côtés en tant que maire d’un soir, ce qu’il croit être une première. Et c’était du sérieux! Le décorum a été respecté et l’expérience, véridique. « Quand on est assis-là, c’est du sérieux!, s’exclame M. Deshaies en pointant l’avant de la salle du conseil. Ce n’était pas une joke, ce n’était pas pour le fun. On n’est pas assis au bout de la table à un souper! Quand je lui parlais, je l’appelais Monsieur le maire!« , ajoute-t-il.
« C’est la directrice de l’école qui est venue me voir en me disant que Monsieur le Maire avait répondu à ma lettre », se rappelle Gabryel. À la suite de l’invitation, bien que content, il avoue avoir été nerveux. « Au début de la séance, j’étais un petit peu gêné, mais à la fin, tout allait bien! » se réjouit-il.
Il faut dire que le samedi précédant le conseil, Yvon Deshaies a pris le temps de faire visiter la salle du conseil à Gabryel et à sa mère, Mélanie Beaubien, afin qu’il connaisse déjà les lieux ainsi que le déroulement d’une séance. « C’était bien touchant comme invitation, témoigne Mme Beaubien. C’est une belle occasion qu’on a vécue et tout le monde en parle! Je suis fière de Gabryel. » Arrivée depuis moins de trois ans à Louiseville, la famille de Gabryel ne pouvait demander un plus bel accueil dans leur nouvelle ville d’attache.
Un geste pour l’avenir
Gabryel Bouchard Beaubien ne peut pas se prononcer pour le moment à savoir s’il voudra se lancer en politique un jour ou bien travailler pour l’entreprise de construction de son beau-frère, mais cette expérience d’un soir pourra l’aider à faire un choix éclairé pour son avenir.
« L’idée de découvrir un peu plus comment fonctionne la politique municipale ne me déplait pas! », révèle Gabryel. D’ailleurs, le jeune et sa mère seront présents à la séance du conseil d’avril prochain, alors que le maire d’un soir recevra un certificat attestant qu’il a présidé une séance du conseil avec brio!
En plus de penser à l’avenir de Gabryel, Yvon Deshaies pense à la relève en politique municipale. « On veut aller plus loin que la Chaise des générations en invitant des jeunes à la séance du conseil », raconte le maire en parlant de ces Chaises qui représentent et portent la voix des enfants autour des tables où se prennent les décisions.
« Mon petit Monsieur le Maire Gabryel m’ouvre une porte! Si je suis élu en novembre prochain, je vais aller voir l’école primaire, proposer de rencontrer les élèves pour leur expliquer ce que ça fait, le maire d’une ville, et organiser par le biais de l’école un concours pour qu’un garçon et une fille puissent vivre la même belle expérience que Gabryel, révèle Yvon Deshaies. C’est mon engagement! »
« J’aime la jeunesse et j’ai confiance en elle. Nos jeunes sont forts!, poursuit le maire. Et un jour, peu importe où sera Gabryel, il pourra porter sa boucle et dire : C’est la boucle du maire de Louiseville!« , conclut-il.