Le corridor de sécurité de plus en plus respecté

La loi sur le corridor de sécurité est entrée en vigueur le 5 août 2012. En Mauricie/Centre-du-Québec, il semble que la nouvelle loi soit relativement bien appliquée un an plus tard.

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René Coderre, chef des opérations au ministère des Transports du Québec en Mauricie, et Stéphane Bilodeau, patrouilleur pour la Sûreté du Québec, sont du même avis: il y a une grande amélioration dans la région.

«On remarque qu’il y a davantage de gens qui s’y conforment. On donne des amendes, mais on voit que ce règlement est de plus en plus respecté. Souvent, quand il y a une file de huit véhicules par exemple, si le premier change de voie, les autres le feront aussi. C’est sûr que ça nous tient à cœur sur l’autoroute parce qu’il en va de notre sécurité quand on est immobilisé sur le côté de la route», soutient Stéphane Bilodeau.

«Je dirais que c’est peut-être un peu plus de 50% des automobilistes qui ont le réflexe aujourd’hui, mais comparé à auparavant. Ça augmentera au fil du temps. Les publicités sont très importantes pour sensibiliser les automobilistes», souligne René Coderre.

«Mais je le rappelle malgré tout aux employés: il faut toujours avoir des yeux tout le tour de la tête», ajoute-t-il.

En Mauricie, la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a dénombré 86 infractions au Code de la sécurité routière relativement au non-respect du corridor de sécurité depuis le 5 août 2012 (voir tableau). Au Centre-du-Québec, les policiers ont remis 61 constats d’infraction.

Les régions de Montréal et de la Montérégie trônent au sommet de la liste avec respectivement 571 et 477 constats d’infraction.

«On se rend compte que le respect du corridor de sécurité est très ancrée chez les camionneurs. Je ne pourrais pas dire pourquoi. Peut-être parce qu’ils voient plus loin vu la hauteur à laquelle les conducteurs sont assis, peut-être parce qu’ils sont toujours sur la route ou parce qu’ils voyagent aux États-Unis où la Move Over Law est appliquée depuis plusieurs années», souligne M. Coderre.

Danger

«On se sent plus en sécurité qu’avant et on voit une grosse amélioration. Avant l’instauration de cette loi, les policiers ne pouvaient rien faire vu qu’ils n’avaient pas le pouvoir d’intervenir», affirme René Coderre.

Par contre, certains secteurs sont encore considérés plus à risque.

M. Coderre mentionne notamment la zone du centre-ville jusqu’au Cap-de-la-Madeleine

La pente descendante du pont Laviolette peut aussi s’avérer dangereuses pour les travailleurs du ministère comme pour les patrouilleurs.

«Au moins, sur le pont Laviolette, on peut contrôler les lumières indiquant si une voie est ouverte ou fermée. On peut donc fermer une voie quand on pense que c’est trop dangereux pour nos employés. On a également une bonne collaboration avec la Sûreté du Québec. Si on voit que l’on n’est pas suffisamment protégé, la SQ peut nous envoyer quelqu’un pour nous aider», mentionne M. Coderre.

«Cette année, un de nos gars allait ramasser un détritus et un véhicule qui n’a pas respecté le corridor de sécurité a arraché le miroir de notre véhicule. Peut-être que l’automobiliste avait été distrait par quelque chose, on l’ignore, mais c’est quand même arrivé», raconte-t-il.

Les interventions sur les viaducs posent parfois plus de problèmes puisque les véhicules d’urgence doivent s’arrêter dans une voie, vu l’absence d’une voie d’accotement.

«J’espère qu’un jour, le respect du corridor de sécurité deviendra un automatisme comme le port de la ceinture en voiture. Les incidents sont rares, mais on veut éviter le pire. On a peut-être perdu quatre ou cinq miroirs sur nos véhicules sur le territoire au cours des cinq dernières années. Ça semble peu, mais il en va aussi de la sécurité des travailleurs», rappelle M. Coderre.

«C’est important de rappeler que le corridor de sécurité doit être respecté, mais il faut aussi que ce soit fait de façon sécuritaire, souligne Jean Lamarche, agent de communication au ministère des Transports en Mauricie. Parfois, il vaut mieux changer de voie lorsqu’on est plus loin et qu’on a assez d’espace pour le faire. Quand on n’a pas le choix de changer de voie à la dernière minute, il faut s’assurer qu’il n’y a personne dans notre angle mort ou à côté de notre voiture.»

 

Quand s’applique le corridor de sécurité?

La manœuvre du corridor de sécurité doit être exécutée lorsqu’un véhicule d’urgence, une dépanneuse ou un véhicule de surveillance est immobilisé et que sa flèche jaune lumineuse, ses gyrophares ou ses feux clignotants sont actionnés.

La manœuvre consiste à créer un corridor de sécurité en ralentissant, puis en s’éloignant du véhicule immobilisé en changeant de voie après s’être assuré de pouvoir le faire sans danger. Au besoin, l’automobiliste peut s’immobiliser pour ne pas mettre en péril la vie ou la sécurité des personnes.

Amende: 200$ à 300$ et 4 points d’inaptitude en cas de non-respect de cette mesure.