Le CIUSSS MCQ fait le point sur la dernière année

SANTÉ. Pandémie oblige, la direction du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) n’a pu, comme elle faisait normalement, tenir sept ou huit séances publiques à l’automne en différents lieux de son vaste territoire. C’est par le truchement du Web que le président-directeur général (PDG) Carol Fillion a brossé le portrait de la dernière année 2019-2020, terminée le 31 mars.

«C’est tout un défi, a-t-il dit d’emblée, de rendre justice à l’immensité du travail accompli par chacune des personnes qui œuvre pour garantir la qualité des services à la population.» Lorsque l’année a pris son envol le 1er avril 2019, il n’y avait aucune pandémie dans l’air. «On n’y pensait même pas. On pensait plutôt à projeter notre établissement pour qu’il soit de plus en plus près de la réponse aux besoins de la population, pour qu’il soit mieux adapté à la réalité de la région. Telle était notre principale ambition à ce moment», a souligné le PDG.

Le CIUSSS MCQ s’est alors donné une nouvelle vision : «Faire la différence avec vous, pour votre mieux-être». De plus, une consultation de plusieurs mois a mené à l’identification des valeurs qui guideront l’établissement, à savoir l’humanisme, l’innovation, la solidarité et la transparence. «Des valeurs qui ressemblent et qui rassemblent les gens du CIUSSS MCQ», a indiqué Carol Fillion. L’humanisme, notamment, est ressorti comme une grande préoccupation. «Accueillir et accompagner toute personne avec ouverture, empathie et bienveillance pour favoriser son bien-être», a-t-il énoncé.

Question d’argent

Le CIUSSS MCQ a vu son budget augmenter de quelque 1,5 G $ à un peu plus de 1,6 G $ en 2019-2020, année qui s’est terminée avec un léger surplus de près de 3,5 M $. Ce surplus a permis à l’établissement d’amoindrir son déficit accumulé qui s’élève à quelque 12,9 M $. «Avec les proportions, 12 M $ sur un budget de 1,6 G $, c’est vraiment une saine gestion qui a cours dans notre établissement avec une surveillance vraiment précise des dépenses et investissements réalisés», a soutenu le PDG.

Pour illustrer le tout, de telles sommes signifient, en fait, des investissements de 4,5 M $ par jour en santé et en services sociaux. Concernant les organismes communautaires, l’établissement a majoré les subventions qui leur sont accordées, passant de 38,8 M $ à 42,7 M $ pour leur mission globale, leur raison d’être. Cela sans compter les investissements dans des activités spécifiques.

Regard sur les incidents et accidents

Le CIUSSS MCQ a enregistré, en 2019-2020, un total de 33 793 déclarations d’incidents et d’accidents, une augmentation de 2% sur l’année précédente. La grande majorité des déclarations (49,2%) concerne des chutes, un total de 16 610. Dans plus de 98% des cas, selon M. Fillion, ces chutes ont eu peu de conséquences pour les gens.

Suivent les erreurs de médicaments dans une proportion de 24,7%.

«Ce que ça signifie, les erreurs de médicaments (8353 cas), c’est, par exemple, un médicament retrouvé dans les draps ou encore un médicament qui n’a pas été pris. Toutes ces erreurs figurent parmi 20 millions de doses dans l’année. Cela remet donc ces erreurs en proportion», a expliqué le PDG. Quant aux autres incidents (26,2%), on y retrouve, notamment, des erreurs sur des tests de laboratoire et des blessures d’origine inconnue.

Plan annuel

La direction du CIUSSS MCQ avait déterminé, dans son plan annuel, de diminuer ses objectifs, d’en faire moins, mais d’effectuer le travail jusqu’au bout. «Il est important de bien faire et d’aller au fond des choses», a signalé le PDG. Près de la moitié des projets se sont consacrés à la principale priorité, celle d’un capital humain en santé et en sécurité pour en assurer la disponibilité. Ainsi, 53% des cibles du plan ont été atteintes ou, du moins, atteintes à 85% ou plus.

Beaucoup d’actions ont donc été mises de l’avant sur la main-d’œuvre. «C’est vraiment de créer des milieux d’exercice stimulant permettant à l’ensemble du personnel d’œuvre dans un milieu leur permettant d’aller au bout de leur talent», a exprimé Carol Fillion, tout en notant que l’établissement a toujours été confronté à la rareté de la main-d’œuvre. Tout de même, le CIUSSS MCQ a pu attirer 307 nouvelles recrues. «On continue avec énergie et imagination pour attirer une nouvelle main-d’œuvre et on réussit à relever ce défi malgré la rareté», a-t-il dit.

L’accessibilité et jeunesse

La région dépasse la cible de 85% alors que l’accès à un médecin de famille se situe à 88,3%. De plus, 86,8% des gens réussissent à obtenir un rendez-vous avec leur médecin, la cible étant de 80%.

En ce qui a trait à la jeunesse, les statistiques montrent que 78% des signalements touchent les enfants 0-12 ans, que 66,6% des enfants pris en charge par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) vivent dans leur milieu familial. «C’est important, il faut travailler avec les familles pour bien accompagner le développement de leur enfant. Et  plus de 51% des situations de prises en charge se font par une entente volontaire avec les parents. Cela démontre qu’à la DPJ, on veut travailler de façon volontaire avec les familles», a observé M. Fillion.

Le CIUSSS, a-t-il fait savoir aussi, a suivi de près le travail de la Commission Laurent et a fait part de ses recommandations. «Pour influencer notre capacité à donner des services et nous assurer que la porte d’entrée aux services ne soit pas la DPJ, mais bien les services de proximité. Faire en sorte que la DPJ dispense les services spécialisés venant prêter main-forte quand cela devient absolument nécessaire», a-t-il noté.

Les aînés

Au chapitre des réalisations pour les aînés, le CIUSSS MCQ a notamment revu l’approche en soins palliatifs et de fin de vie. Au centre d’expertise en gériatrie, l’établissement a développé une approche multidisciplinaire visant à favoriser le maintien d’autonomie et de capacité afin de profiter de la vie.

De plus, un montant de 13 M $ a été investi en soins à domicile pour répondre aux besoins des gens désireux de demeurer le plus longtemps possible chez eux. Quant aux soins palliatifs et de fin de vie, on observe une hausse de près de 2% du nombre des usagers souhaitant terminer leur vie dans leur milieu.

La mission universitaire

Le CIUSSS MCQ, au cours de la dernière année, a accueilli, en moyenne, 450 stagiaires par jour pour un total de plus de 116 400 jours de stage. «Ce sont des gens qui viennent chez nous pour apprendre et qui, bien accompagnés par nos professionnels, donnent des services», a confié le PDG. En regard de la mission scientifique, 265 projets étaient en cours en 2019-2020, dont 56 nouveaux projets lesquels permettent, selon M. Fillion, de faire la démonstration de meilleures pratiques, de faire des découvertes qui améliorent la santé et la sécurité de tous.

Le PDG a terminé sa présentation en exposant certains faits saillants, dont la décentralisation d’une partie du pouvoir «pour permettre l’agilité des régions», avec la nomination de deux PDG adjoints, dont Nathalie Boisvert pour le Centre-du-Québec.

Carol Filliion s’est réjoui aussi de l’ajout d’un nouvel outil d’intervention, un chien en soutien émotionnel en protection de la jeunesse. La confirmation de l’agrandissement de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska figure aussi par ces faits saillants, tout comme les nouveaux espaces aménagés au centre d’hébergement du Roseau à Victoriaville.

Carol Fillion a remercié, en terminant, l’ensemble du personnel d’encadrement et les médecins «pour l’immensité du travail qu’ils acceptent de faire en lien avec la pandémie venue ajouter une pression importante». «Je félicite aussi la population qui continue, avec rigueur, d’avoir des comportements de protection. C’est ce qui nous permettra de passer à travers», a-t-il conclu.