Le Centre l’Héritage souligne la journée de la femme
Pour souligner la Journée internationale des femmes, le Centre des femmes l’Héritage a convié les femmes de la région, hier (mercredi), à raviver leur mémoire en voyageant dans le temps pour retracer l’histoire des femmes.
En plus d’une exposition de photos, de livres sur l’histoire des femmes et de quelques vêtements féminins d’époque prêtés par la Maison du Commis-voyageur, les 42 femmes présentes ont pu échanger en ateliers pour se rappeler ou prendre conscience des moments clés de l’évolution des droits des femmes à travers trois champs d’action encore d’actualité aujourd’hui. Le contrôle de leur corps et de leur sexualité, le droit et l’accès à l’éducation et au travail dans toutes les sphères de la société et l’établissement d’un nouveau rapport à la sphère familiale, ont été ainsi explorées.
Parmi les invitées, mentionnons la présence de Colette Marcotte, répondante régionale du Conseil du statut de la femme et de Michèle Gélinas, professeure d’histoire et auteure qui était venue partager ses découvertes à l’origine de son dernier livre Ma voisine dérange – Portrait de femmes d’un autre siècle tout juste sorti des presses des Éditions GID et consacré à des femmes ayant vécu dans notre région.
«Dépassé, le féminisme? Non. Toujours nécessaire!»
Selon Linda Provençal, intervenante au Centre des femmes l’Héritage, le féminisme est toujours d’actualité. «Les discussions ont permis de prendre conscience des luttes à l’origine des acquis et des droits que nous avons aujourd’hui et d’identifier les enjeux actuels pour atteindre l’égalité de fait dans notre société. Car, il faut bien le dire, malgré certaines avancées, l’égalité de fait est loin d’être acquise et le contexte politique actuel est propice aux reculs», fait-elle valoir.
Mme Provençal est catégorique à ce sujet. La présence du gouvernement conservateur au pouvoir est dangereuse pour la préservation des acquis féminins. «Le gouvernement Harper fait plusieurs tentatives pour revenir en arrière sur des choses acquises comme l’avortement.»
Ne s’arrêtant pas là, elle écorche notamment le gouvernement québécois relativement à son intention d’augmenter les frais de scolarité. «Depuis que les frais de scolarité sont plus bas, plus de femmes qui ont la charge d’enfants ou qui ont des salaires moins élevés peuvent se permettre de poursuivre leur éducation», exprime-t-elle.
Finalement, Mme Provençal déplore le fait que les femmes occupent généralement le bas de l’escalier salarial. «La majorité des emplois au salaire minimum sont détenus par des femmes. Plus l’écart entre les riches et les pauvres va s’agrandir, plus les femmes vont en subir les contrecoups», conclut-elle.
Mentionnons en terminant que la célébration de la Journée de la femme, orchestrée par le Centre des femmes l’Héritage, a été rendue possible grâce à la collaboration de la Société d’histoire et de généalogie de Louiseville, de la bibliothèque Jean?Paul?Plante et de la Maison du commis?voyageur.
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