L’ancien motel transformé en studios abordables

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YAMACHICHE. L’ancien motel d’Yamachiche change de vocation. Un groupe d’investisseurs a acquis le bâtiment il y a environ deux mois pour en faire des studios abordables en location à court terme. Ce projet à caractère humain et social est aussi une façon de contrer la pénurie de logements.

Présentement, sept des dix-sept unités disponibles sont occupées et plusieurs autres sont déjà réservées. « J’ai déjà une liste d’attente de 12 personnes, précise Marie Eve Goulet, gestionnaire de projet. C’est signe qu’il y avait un réel besoin, surtout au niveau des entreprises. Beaucoup d’entre elles embauchent des gens de l’extérieur et font face au manque de logements. »

« Il y a aussi des nouveaux arrivants étudiants qui ont besoin de se loger pour quelques mois, le temps de leurs études, ajoute cette dernière. J’en ai sept qui arrivent à la mi-décembre qui viennent du Sénégal, de France et d’Algérie. On a aussi la clientèle d’ici, des gens qui sont à la recherche d’un endroit pour se loger à prix modique. »

Le groupe d’investisseurs, dont fait partie Jonathan Major, le conjoint de Mme Goulet, a pris possession du motel il y a environ deux mois. Les entrepreneurs ont alors effectué quelques rénovations, dont le réaménagement de la cuisine et de la salle à manger. La formule proposée est un tout-inclus.

« Le locataire qui arrive ici peut louer pour trois mois, six mois, un an. Ça lui coûte 400$ par mois, Internet et chauffage inclus. Ça comprend aussi la cuisine commune tout équipée. Les locataires ont accès à la salle à manger de type bistro. Tout le monde a un petit frigo dans sa chambre, mais ils peuvent utiliser le frigo commun. Ils ont tous une salle de bain privée dans leur unité. C’est vraiment de type habitation commune et familiale. »

De plus, une personne vient faire le ménage dans les aires communes une fois par semaine. Et puisque la configuration du bâtiment le permet, chaque locataire a sa place de stationnement et son entrée privée. « La personne a seulement besoin de ses effets personnels du quotidien. Le reste, c’est déjà là », résume Mme Goulet.

Un tremplin

Au-delà de l’aspect « affaires » du projet, le groupe d’investisseurs tenait à répondre à un besoin grandissant, soit celui de se loger à prix modique. « Je trouve que c’est une belle alternative, un bel entre-deux. Parfois, on a besoin d’un petit temps d’arrêt pour replacer nos affaires et repartir plus fort. Et cet endroit permet ça, soutient Mme Goulet. Tout le monde peut se le permettre, même avec un chèque de l’aide sociale. »

De plus, elle fait remarquer qu’un endroit comme celui-ci permet de briser l’isolement et donne la chance à certaines personnes d’habiter dans un environnement sain. « On a déjà d’autres bâtiments qui fonctionnent sur le même principe et on est témoin régulièrement de petits miracles, confie Mme Goulet. On a vu des gens en situation difficile rebondir et repartir sur de meilleures bases. C’est un beau projet humain qui répond à un réel besoin. »

Et plus encore, cela permet également de donner une seconde vie à des immeubles pour lesquels la vocation première ne fonctionne plus. « Ce sont des immeubles conformes aux normes, il ne reste qu’à refaire la décoration et un petit réaménagement », indique la gestionnaire de projet.

Pour y loger, chaque personne doit préalablement rencontrer les propriétaires afin de bien comprendre la dynamique de groupe et de s’assurer du respect des règlements afin que l’endroit reste propre, chaleureux et familial.

Le groupe d’investisseurs a l’intention d’acquérir d’autres bâtiments afin d’en faire des studios semblables. Déjà deux autres projets ont vu le jour il y a moins d’un an du côté de Shawinigan, dans d’anciennes résidences de personnes âgées.