La TROC-CQM exige une augmentation du financement

SOCIÉTÉ.La Table régionale des organismes communautaires Centre-du-Québec / Mauricie (TROC-CQM) conviait jeudi la presse pour démontrer «l’urgence et la nécessité pour les organismes communautaires de recevoir une augmentation de leur financement à la mission» dans l’optique des mesures d’austérité du gouvernement libéral.

«C’est inacceptable, s’écrie Renaud Beaudry, coordonnateur de la TROC-CQM. Les organismes communautaires sont confrontés à l’indifférence des députés libéraux. Se réfugiant derrière leur ligne de presse de la rigueur budgétaire, ils mettent en péril la mission et le rôle des organismes. » Aussi, M. Beaudry s’indigne de certains propos tenus par des députés libéraux de la région lors de rencontres avec des représentants d’organismes. Ils prétendent que tous et chacun doit faire sa part. « C’est abject cette manière comptable de penser! Les organismes communautaires vivent depuis toujours dans un climat d’austérité. Ne pas financer adéquatement les organismes et leur demander de faire plus avec moins, c’est frapper quelqu’un qui est déjà à terre.»

«Mieux financer les organismes communautaires, c’est une décision politique, non économique», indique M. Beaudry. C’est pourquoi la TROC-CQM a soumis un plan de mobilisation pour le rehaussement du financement à la mission. Les organismes communautaires suivants ont déjà adhéré à ce plan.

Selon Alexandre Ratté, directeur général du Pavillon l’Assuétude à Shawinigan, la preuve est faite depuis longtemps.

«Le traitement et la prévention des dépendances sont rentables pour la société. Les différentes études réalisées un peu partout dans le monde concluent que chaque dollar investi rapporte entre 7 et 10 $ à l’État. Les politiques basées sur des contraintes ou des coupures sont donc improductives et inutilement couteuses. Au Pavillon de l’Assuétude, poursuit-il, les revenus dont nous disposons nous permettent de traiter un peu plus de la moitié des demandes qui nous sont faites. Il est donc essentiel de se donner les moyens nécessaires afin de répondre à l’ensemble des demandes.»

Dans la même lignée, Frédéric Trudelle, directeur général du Centre Roland-Bertrand à Shawinigan, considère que «la réinsertion sociale et professionnelle des gens est au cœur d’un processus important afin qu’ils quittent l’aide sociale et ainsi améliorent leur qualité de vie. Le gouvernement nous lance un tout autre message en coupant dans ce type de programmes. Notre choix est fait, le plan d’action de la TROC-CQM nous permettra de lancer un message clair au gouvernement afin de rétablir la situation.»

Pour sa part, Nancy Lagacé, administratrice de la Maison de jeunes Richelieu basée à Drummondville, dit craindre l’avenir si rien de change.

«Comme l’ensemble des organismes, nous subissons une hausse de demandes de services sans obtenir de ressources financières supplémentaires pour y faire face. Nous avons des inquiétudes à long terme sur la pérennité de l’organisme. C’est pourquoi le conseil d’administration de la Maison de Jeunes Richelieu a décidé d’adhérer au plan de mobilisation proposé par la TROC-CQM afin de poursuivre la lutte pour le rehaussement du financement à la mission. Nous avons fait ce choix tout en sachant que nous devons aussi nous battre pour consolider ce que nous avons déjà.»

L’autre système de santé et de services sociaux

La TROC-CQM a soumis aux organismes communautaires de la région œuvrant en santé et services sociaux le plus important projet de mobilisation de son histoire. Les organismes consultés ont jusqu’au au 6 mars 2015 pour prendre position. Des manifestations sont envisagées, de même que la grève. La TROC-CQM veut démontrer aux députés libéraux que l’action des organismes communautaires aide grandement le système public de santé, consolide le tissu social québécois et répond à des besoins urgents d’une population vulnérable. Le communautaire, c’est l’autre système de santé et services sociaux.

«Philippe Couillard, lors d’un discours post-électoral, disait que les pauvres n’auraient pas à payer la note quand il affirmait que tout le monde devrait se serrer la ceinture. Pourtant, nous, on a des exemples flagrants de ça», a soutenu Renaud Beaudry de la TROC-CQM.

«Pas question qu’on ferme et pas question qu’on se la ferme, non plus. On veut s’entendre avec le gouvernement, mais il faut convaincre les élus un par un. Notre capacité à répondre est aussi importante que la volonté du gouvernement. Les députés défendent une ligne, mais c’est de l’ignorance crasse, de l’aveuglement volontaire», a ajouté M. Beaudry.