La suite d’un engagement depuis plus de 35 ans

AGRICULTURE.  Est-ce que le prochain président de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Québec  sera un agriculteur de la Mauricie, de Louiseville plus précisément? 

Il y a de fortes chances alors que Martin Caron a publiquement fait part de son intérêt pour le poste lorsque s’ouvrira la période de mise en candidature le 14 octobre prochain. « C’est un peu la continuité de mon engagement, explique en entrevue téléphonique le producteur laitier. J’ai effectué deux mandats comme 2e vice-président et je terminerai bientôt mon second comme 1er vice-président.  »

En fait, Martin Caron est impliqué dans le mouvement syndical agricole depuis plus de 35 ans. « J’ai commencé en 1984 comme président de la relève agricole en Mauricie. On appelait ça dans le temps les Futurs professionnels de l’agriculture, les FPA », poursuit le Louisevillois.

Martin Caron souhaite prendre la relève de Marcel Groleau qui occupe cet important poste au Québec depuis 2011. « J’ai beaucoup appris en travaillant avec lui ces huit dernières années. Avec Marcel comme président, moi comme 1er vice-président et Paul Doyon comme 2e vice-président,  on se répartissait les dossiers. »

Bien qu’il pourrait se présenter un autre candidat d’ici la fin des mises en candidature le 16 novembre, ce n’est pas nécessairement dans la tradition du mouvement alors que la dernière fois qu’on a eu recourt à une élection pour déterminer un président remonte à 2009. L’assemblée générale annuelle de la Fédération de l’UPA du Québec se tiendra au début du mois de décembre et les mandats des administrateurs sont d’une durée de deux ans.

Des défis à relever

La fonction de président de l’UPA a bien changé au fil des ans, ne consistant plus seulement à défendre les droits des producteurs face aux gouvernements. « Il y a tout un travail de communication, de vulgarisation et de démystification à faire avec la population. Celle-ci a des attentes, mais aussi des craintes face aux aliments qu’elle consomme », explique Martin Caron qui entend bien, s’il devient président, faire ressortir la fierté des producteurs agricoles face à leur travail. « On est tellement fier qu’on affiche le nom de nos entreprises sur les silos ou les murs de nos étables. Puis au Québec, on a des créneaux où on est des leaders au niveau mondial comme le sirop d’érable ou le porc. »

Le travail de président de l’UPA accapare beaucoup de temps, avec des déplacements fréquents à Longueuil où sont basés les bureaux administratifs. Martin Caron ne craint pas la charge de travail qui va l’éloigner de la ferme laitière à Louiseville. « Je sais ce que ça représente puisque ça fait quand même déjà huit ans que je suis impliqué au niveau provincial. Mon épouse Chantal est déjà bien présente avec des parts dans l’entreprise et il y a mon gars qui est aux opérations avec deux autres employés. »

Les défis ne manqueront pas pour le prochain président de l’UPA. « Il va falloir regarder sérieusement les revenus des producteurs agricoles. Dégager des marges de revenus est aujourd’hui de plus en plus difficile. Il y a aussi toute la question de la main d’œuvre. On l’a vécu depuis deux ans avec la pandémie, mais cela avait commencé bien avant », note Martin Caron qui estime que l’automatisation des entreprises agricoles devrait être mieux soutenue par le gouvernement.

La COVID-19  a aussi eu comme conséquence de mettre dans l’actualité toute la question de l’autonomie alimentaire. « Cela a permis de voir toute l’importance de mieux soutenir notre agriculture au niveau des régions pour ne pas être dépendant des autres sur les marchés extérieurs. On a aussi vu les marchés de proximité se développer. Il faut continuer ça et voir comment on peut aider les petites entreprises agricoles », soutient le candidat à la présidence.

Enfin, face aux gouvernements, tant à Québec et à Ottawa, Martin Caron entend s’il est élu maintenir de bonnes relations tout en rappelant que l’industrie agricole se doit d’être mieux épaulée. « Présentement, les agriculteurs américains et européens sont soutenus deux fois plus que les agriculteurs canadiens par leur gouvernement », termine le Louisevillois.