La relève agricole isolée… Un hectare de facteurs

L’agriculture est un travail très particulier. La polyvalence d’un agriculteur l’amène à effectuer un nombre d’heures de travail important. À ceci, s’ajoute l’image véhiculée, celle que les gens ont des producteurs comme Peter Cardinaels.

Peter Cardinaels est un agriculteur de Maskinongé. Bien qu’il soit âgé de 40 ans, cet homme fait parti de la relève agricole puisqu’il est propriétaire de la ferme familiale depuis seulement deux ans. Bien qu’il soit considéré comme un agriculteur vivant de l’isolement par l’Union des Producteurs Agricoles, ce dernier vit de son métier bien entouré de ses trois enfants.

Un travail accaparant

Qui n’a jamais vu ou entendu parler d’un agriculteur se levant au beau milieu de la nuit afin d’aller jeter un coup d’œil à l’étable. «Être agriculteur c’est beaucoup d’heures, contrairement à une usine, les troubles ne restent pas à l’intérieur de l’étable lorsqu’on ferme la porte après l’ouvrage», explique l’agriculteur ajoutant que la journée n’est terminée qu’une fois que la paperasse et les comptes sont bien remplis.

Les agriculteurs n’ont pas toujours le temps de s’adonner à des activités ou d’effectuer de sorties de longue durée. La saison des semences, l’entretien de la machinerie, le bon soin des bêtes et la saison des récoltes paralysent l’agriculteur qui se retrouve chaque jour à la merci de la pluie et du beau temps. «S’ils annoncent trois jours de beau temps et que finalement il n’y a que deux jours de belle température, tu dois quand même avoir tout terminé. Dans ce genre de situation tu ne peux pas dire : Tiens je vais quand même aller à mon 5 à 7», lance l’agriculteur sur un ton humoristique.

Les agriculteurs sont souvent appelés à tout faire eux-mêmes. N’ayant pas de remplaçant, ils sont très souvent appeler à travailler seuls, menant certains à devenir solitaires et d’autres à éprouver de l’isolement. «Il faut se débrouiller dans tout. Quand tu prends la relève, il y a les paiements, la ferme, la compétition, le marché. Le déneigement que je fais me permet de faire une sortie. Dans ce métier aujourd’hui, soit tu embarques, soit tu débarques», Affirme le producteur.

L’image de l’agriculteur

Lors de sa conférence sur l’isolement, Diane Parent chercheuse au Traget de l’université Laval affirmait que l’image de l’agriculteur était l’un des grands facteurs d’isolement.

Lors de sa dernière relation, le producteur maskinongeois a parfois dû faire appel à sa conjointe lors de situations où la tâche était trop grande pour être accomplie seul. «Il faut avoir une conjointe qui aime ça et qui comprend ce qu’est le métier d’agriculteur», explique-t-il.

L’image des agriculteurs est aussi ternie par ceux qui polluent les cours d’eau et ceux se rendent dans les lieux publics de façon peu présentable. «Nous avons tellement de normes environnementales qu’on ne pollue presque pas. Pourquoi déciderai-je de polluer ma terre qui sera léguée à mes enfants, c’est leur avenir»,assure l’agriculteur avant d’ajouter : «Certains vont au dépanneur s’acheter des cigarettes avec leurs bottes sales. Les gens voient tout de suite qu’il s’agit d’un agriculteur. Ceux-là font honte à la profession», exprime le maskinongeois.