La MRC de Maskinongé appuie la Déclaration d’urgence climatique

POLITIQUE. La MRC de Maskinongé emboîte le pas comme l’ont fait de nombreuses municipalités et villes lors des dernières semaines. Elle a officiellement appuyé mercredi soir (13 février) la Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique.

Une résolution fut adoptée unanimement en ce sens lors de la séance publique du 13 février dernier. Avec cette position, la MRC de Maskinongé reconnait l’importance des changements climatiques et les conséquences qui y sont associées. «Ça fait longtemps qu’on travaille là-dessus. Dans le passé, nous avons adopté par résolution la carboneutralité dans la région. Depuis qu’on a fait ça, il faut que les bottines suivent les babines. La SADC est notre partenaire dans ce dossier et elle nous rencontre chaque année pour faire l’état de la situation sur le projet de carboneutralité. Dans chacune des municipalités, on va regarder comment on peut réduire nos gaz à effet de serre. C’est déjà quelque chose qui est débuté», révèle Robert Lalonde, préfet de la MRC de Maskinongé.

«On a juste une planète et il faut y faire attention, c’est urgent! Moi, je suis rendu dans mon quatrième temps. Mon petit-fils, lui, qui a neuf ans, va subir les contrecoups de ça. C’est très important d’agir maintenant. Ça fait l’unanimité au conseil. Ce n’est pas parce que les gens dans la salle nous l’ont demandé qu’on le fait, c’est une décision qui faisait déjà consensus autour de la table. Il faut enclencher le processus maintenant», reconnait M. Lalonde.

La MRC de Maskinongé a profité de cette occasion pour rappeler aux gens présents dans la salle les actions mises de l’avant en matière de lutte aux changements climatiques et de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) sur son territoire. Elle promet également d’envoyer sa résolution à tous les ministères concernés au niveau provincial et fédéral en demandant aux gouvernements de poursuivre la mise en œuvre d’initiatives qui permettent de réduire les émissions de GES et qui visent la protection de l’environnement. «On le fait pour faire front commun avec les autres municipalités et MRC qui ont décidé de poser le même geste. Ça ne sera pas drôle tantôt et tout le monde va en payer le prix. Il faut toujours respecter les autres dans ce sens-là. Le côté urgence climatique fait partie de mes soucis», indique le préfet.

Ce dernier précise que le Service de développement économique et du territoire de la MRC est également sensibilisé à la protection de l’environnement. «L’environnement demeure pour nous une priorité. On travaille là-dessus. Il faut commencer par la base et je le répète, ça commence par l’achat local. Par exemple, quand on achète des fruits ou des légumes de chez nous, ils ne sont pas transportés. C’est un élément! Ça ne parait peut-être pas, mais ça fait une différence. Les petits gestes sont très importants».

À l’échelle du Québec, ce sont plus de 224 municipalités qui ont endossé la Déclaration d’urgence climatique. Jusqu’à maintenant dans la région, Saint-Élie-de-Caxton a répondu favorablement à la demande des militants. Louiseville pourrait également emboiter le pas le mois prochain, comme plusieurs autres municipalités du territoire.

Rappelons que dans sa Politique de développement durable adoptée en novembre 2018, la MRC de Maskinongé a affirmé que la carboneutralité est un objectif commun à atteindre en 2023. Elle a d’ailleurs été la première MRC au Québec à se fixer un tel objectif.

Une décision saluée par le CVHMMM

Présents depuis bientôt quatre ans sur une base régulière aux séances du conseil municipal, les membres du Comité vigilance hydrocarbures des municipalités de la MRC de Maskinongé (CVHMMM) avaient demandé  aux élus d’endosser cette Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique le mois dernier. Or, cette position est bien accueillie par le comité. «Je suis bien satisfait. On a fait plusieurs démarches depuis nos premières représentations. On sent qu’on commence à avoir une écoute. Les points de vue qu’on a fait valoir ont aussi été adoptés dans d’autres régions. La démarche d’urgence climatique, c’est quelque chose qui a été noté par plusieurs scientifiques. Ce n’est pas quelque chose de farfelu et de gratuit. On estime que nos interventions à la MRC sont fondées», commente Pierre Foisy, porte-parole du comité.

Foisy est l’un de ceux qui ont fortement encouragé la MRC à voter contre le passage de l’oléoduc Énergie Est de Trans-Canada, en plus de demander aux municipalités d’appuyer le Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP). «Les problèmes climatiques se multiplient. C’est une réalité aussi au Québec. En fin de compte, ce sont toujours les citoyens qui paient la facture chaque fois. Si on compte tous les investissements faits pour réparer les conséquences des changements climatiques, ça ferait une grosse fortune pour contrer ces changements climatiques là», souligne-t-il.

Pierre Foisy croit qu’il est tout à fait logique que la MRC de Maskinongé s’engage de cette façon, mais que la bataille n’est pas gagnée pour autant. «L’appui de la MRC, c’est un premier pas. Maintenant, le problème qu’on vit, c’est qu’on se retrouve devant un gouvernement qui n’a pas de politique environnementale. Chaque fois qu’il se retrouve devant un nouveau problème, il a de la difficulté à annoncer une politique claire. On trouve que notre démarche d’aller lui dire qu’il faut s’investir est importante et que devant cette réalité climatique il faut avoir des politiques conséquentes. On a quand même bon espoir que les citoyens du Québec réalisent qu’on a plus le choix d’agir. Avec les inondations, les périodes de canicule, les records de chaleur, les changements précipités de climat, il y a quelque chose dans l’atmosphère qui se passe.»

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