La fin d’une époque à l’Escale
LOUISEVILLE. L’année scolaire qui se termine avait quelque chose de particulier à l’école secondaire l’Escale de Louiseville. Le gestionnaire de la cafétéria de l’établissement, Alain Noël, y a cuisiné et servi ses derniers repas avant de passer à une autre étape de sa vie. La cafétéria de l’Escale est celle qui possède la meilleure réputation dans la région et d’anciens élèves iraient même jusqu’à dire au Québec. Les plats et la qualité de la nourriture font sa renommée depuis plusieurs années. Le propriétaire, Alain Noël, cumule un total de 42 ans à titre de cuisinier à l’école secondaire de Louiseville. Il est à son compte et œuvre à contrat à l’Escale, en compagnie de son épouse Ginette St-Pierre, depuis 23 ans. M. Noël est appuyé de ses filles Maryse et Nancy ainsi que d’une équipe dévouée. Cette famille de la région réputée dans le domaine de l’alimentation en milieu scolaire a décidé de tirer sa révérence. C’est avec un peu de nostalgie et un mélange d’émotions qu’Alain Noël a fermé une dernière fois les portes de sa cafétéria le 15 juin dernier. «Je vais avoir 65 ans au mois d’août et je pense que mon temps est fait. C’est la retraite qui m’attend. Je vais m’occuper autrement. Pour le moment, je ne réalise pas tellement que c’était la dernière année. L’été, je suis habitué d’être arrêté. Je pense que je vais avoir un pincement au cœur au mois d’août quand venait le temps de se préparer pour recommencer», confie-t-il. Après toutes ces années, Alain Noël est particulièrement fier d’avoir reçu la confiance de la Commission scolaire du Chemin-du-Roy et d’avoir pu offrir un menu varié sur cinq semaines comprenant deux choix de repas complet par jour, et ce, à un coût très abordable. «J’ai toujours donné la même qualité et un service personnalisé aux jeunes et au personnel. Notre équipe a toujours servi les clients avec le sourire. Les gens étaient les bienvenus. On ne travaillait pas juste pour l’argent comme d’autres entreprises peuvent le faire. On travaillait aussi pour nourrir des gens comme s’ils faisaient partie de la famille. Ma femme, qui était souvent à la caisse, prenait soin d’écouter les jeunes et elle avait toujours les bons mots pour leur faire plaisir, les faire rire ou les rassurer quand ça allait un peu moins bien», souligne M. Noël. Dans les bonnes années où l’achalandage était à son plus haut, la Cafétéria Alain Noël préparait 800 repas par jour. En tenant compte de la forte baisse d’achalandage dans l’école, lors de la dernière année scolaire, l’entreprise offrait une moyenne de 275 repas sur une base quotidienne. Amélioration continue Tant au niveau de l’école secondaire l’Escale que de la Cafétéria Alain Noël, l’objectif était de satisfaire la clientèle. À ce chapitre, le propriétaire estime que c’est mission accomplie. «On ne pourra jamais satisfaire tout le monde. Par contre, les jeunes étaient très réceptifs à ce qu’on proposait comme repas. Ils se sont habitués à nous et l’école aussi. On travaillait pour eux, rapporte M. Noël. On essayait toujours d’améliorer. J’ai toujours voulu offrir des repas maison, sains et équilibrés. Notre menu respectait les règles de la commission scolaire, de l’école et il était approuvé tous les quatre ans par une nutritionniste». Encore aujourd’hui, la famille Noël reçoit régulièrement l’appréciation des parents qu’ils ont servis à une autre époque. «Les gens se souviennent de nous et ils nous rappellent les repas qu’ils mangeaient lorsqu’ils fréquentaient l’école. Ils racontent encore ce qu’ils aimaient et nous parlent de nos recettes qui étaient appréciées. C’est quelque chose qui me rend fier chaque fois», répond M. Noël. Une place aux jeunes La cafétéria de l’Escale a toujours réservé une place importante à la jeunesse. Elle employait des élèves, notamment pour le paiement des repas à la caisse ou encore pour le département de la vaisselle. Une approche qu’elle a toujours favorisée afin de permettre aux jeunes de développer leur propre autonomie et un sens des responsabilités. «On avait besoin de gens pour une heure environ. Généralement, tu ne peux pas trouver personne pour occuper ces tâches en bas de trois heures et même encore. En même temps, il y a des jeunes qui aiment travailler et ça leur permet d’avoir de l’argent de poche», soutient M. Noël. Hommage bien senti Lors du Gala d’excellence de l’école secondaire l’Escale, le 1er juin dernier, des élèves ainsi que la direction de l’école ont rendu un hommage à M. Noël et Mme St-Pierre pour toutes ces années de service. «Ça fait chaud au cœur. On reste surpris des félicitations et des honneurs, mais c’est plaisant à recevoir», reconnait le couple. C’est lors de cette reconnaissance qu’ils ont rapidement compris que les jours étaient comptés avant de côtoyer les jeunes de l’école une dernière fois sur l’heure du midi. École primaire de Louiseville La Cafétéria Alain Noël est également responsable des services alimentaires offerts à l’école primaire de Louiseville depuis 14 ans. Dans cet établissement, la fille d’Alain Noël, Nancy veillait au bon déroulement des opérations. La famille Noël tire également un trait sur ce chapitre. Suivez Pier-Olivier Gagnon sur Twitter: @POGagnon