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Projet de jumelage téléphonique entre les élèves en francisation et les aînés

COMMUNAUTÉ. Avec la pandémie, les activités intergénérationnelles et interculturelles ne peuvent avoir lieu dans leur forme habituelle. La créativité est de mise pour s’assurer que les liens soient maintenus entre les jeunes, les moins jeunes et les aînés.

Le Centre d’éducation des adultes du Centre de services scolaire du Chemin-du-Roy, situé à Louiseville, a eu l’idée de mettre sur pied un projet de jumelage téléphonique afin de permettre à sa trentaine d’élèves en francisation d’échanger avec les aînés de la région. Cette initiative a pour but d’offrir aux élèves une occasion de pratiquer le français et de briser l’isolement des aînés.

«J’ai fait des démarches au niveau des résidences pour aînés de Louiseville et je leur ai proposé de faire un jumelage téléphonique avec mes élèves. Je voulais qu’ils puissent vivre une nouvelle expérience enrichissante et en même temps, je voulais trouver une façon d’occuper les personnes âgées seules», mentionne Chantal Beaulieu, enseignante au programme de francisation.

La Résidence des Bâtisseurs est la seule à ce jour à avoir accepté de participer au projet. «J’ai reçu une liste de six personnes intéressées à faire ce jumelage téléphonique. Nous sommes à implanter le système et à établir son fonctionnement», précise Mme Beaulieu.

Selon l’enseignante, la pandémie retarde actuellement le processus de francisation des élèves. La plupart d’entre eux proviennent de l’Amérique du Sud, du Mexique et de l’Afrique.

«Mes élèves n’ont pas l’occasion de parler suffisamment le français à l’extérieur de l’école et ça a limité leurs apprentissages. Ils sont à différents niveaux. Ce projet-là a un but pédagogique. Je pense que ça va les aider. Ça va leur donner la possibilité de parler, d’apprendre à connaître de nouvelles personnes et peut-être que de belles amitiés vont se développer en bout de ligne», espère-t-elle.

La fréquence des appels n’a pas encore été déterminée et variera selon les disponibilités des aînés. Lors des conversations téléphoniques, les élèves devront utiliser différentes fiches préparées par leur enseignante. Ces documents de référence serviront à guider les échanges et à traiter des éléments essentiels à l’intégration de ces nouveaux arrivants dans la région.

«On veut d’abord qu’ils fassent connaissance, qu’ils discutent de leur famille, de leur âge et qu’ils échangent sur leurs activités quotidiennes. Comme ils sont pour la plupart au début de leur francisation, on veut qu’ils apprennent les notions de base. On va aussi aller jusqu’aux études, la formation et les emplois. On va travailler chaque thème. On ne veut pas entrer dans la vie privée des gens âgés non plus et c’est pourquoi ils ne seront pas obligés de donner les vraies réponses. Chaque personne sera libre de répondre ce qu’elle veut», explique Mme Beaulieu.

L’enseignante assure qu’un retour sur les discussions sera fait en classe avec les participants afin de mesurer le succès du projet.

Rappelons que les élèves du programme de francisation n’en sont pas à leur premier projet avec les aînés. À l’occasion de la fête de Noël et de la Saint-Valentin, ils ont confectionné des cartes de souhaits qui ont ensuite été distribuées dans les différentes résidences pour aînés de Louiseville.