Initier les jeunes à l’entrepreneuriat collectif

RÉGION. Le Pôle d’économie sociale de la Mauricie lancera cet automne un incubateur d’entreprises collectives destiné aux étudiants de la région âgés entre 18 et 29 ans.

Il s’agit en fait d’un parcours d’idéation et d’incubation offert sous forme d’ateliers. Les participants auront à structurer un projet collectif. Pour ce faire, des outils et des mentors seront à leur disposition.

«Le parcours propose de révéler une idée, de la définir, de la prototyper dans un plan d’affaires, explique Lynn O’Cain, directrice générale du Pôle d’économie sociale de la Mauricie. Ça se peut que ça aboutisse à la création d’une entreprise, mais ce n’est pas le but premier. L’accent est mis sur le parcours et non sur le résultat. On veut d’abord et avant tout que les jeunes vivent l’expérience et découvrent leurs qualités entrepreneuriales.»

Le projet, qui débutera à la prochaine rentrée scolaire, s’étalera sur treize semaines. Il sera proposé à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), au Cégep de Trois-Rivières, au Collège Laflèche et au Collège Shawinigan.

«À l’UQTR, une activité sera organisée pour inviter les jeunes à venir identifier un besoin, un enjeu dans leur environnement et leur communauté, mentionne Mme O’Cain. Avec le Collège Shawinigan, on va peut-être réussir à s’inscrire dans le cadre d’un cours. On est en train de regarder ça. Au Laflèche, ça pourrait débuter à la session d’hiver pour s’inscrire dans le cadre d’un stage.»

«Les ateliers seront offerts en blocs de trois heures qui vont s’insérer dans l’horaire des élèves, selon la disponibilité des équipes, ajoute cette dernière. Les critères pour participer sont bien simples. Il faut être une équipe d’au moins trois personnes et avoir une idée. Les étudiants de tous horizons sont les bienvenus, peu importe leur programme.»

Miser sur les qualités entrepreneuriales

Pour les institutions d’enseignement, l’intérêt de prendre part au projet est de mettre de l’avant les aptitudes entrepreneuriales de leurs étudiants.

«Même si ça ne se traduit pas par le démarrage d’une entreprise, ça reste que de découvrir que tu es intrapreneur ou que tu as des aptitudes entrepreneuriales, ça peut te servir dans plein de sphères de ta vie. À tout le moins, ça te laisse un bagage», soutient Lynn O’Cain.

Selon cette dernière, il peut également s’agir d’un incitatif pour les jeunes à s’établir dans la région au terme de leurs études. «L’économie sociale, c’est une façon de démocratiser l’entrepreneuriat. Ça propose une façon d’entreprendre où tu n’as pas besoin d’avoir beaucoup d’argent parce que tu mises sur le collectif. C’est un partage du risque, un partage des connaissances», fait-elle remarquer.

Mentionnons en terminant que le projet a été réalisé en collaboration avec le Secrétariat à la jeunesse et le Chantier de l’économie sociale. Il fait partie du réseau des 19 incubateurs actifs sur l’ensemble du territoire québécois, tous regroupés sous le nom Sismic. Pour plus de détails : chantier.qc.ca/sismic

627 M$

De récentes données de l’Institut de la statistique du Québec démontre que le Québec compte environ 430 entreprises d’économie sociale en Mauricie qui, ensemble, génèrent un chiffre d’affaires de 627 M$ et comptent près de 5 730 employés. De plus, 34 % des entreprises d’économie sociale ont plus de 30 ans d’existence et 50 % ont plus de 10 ans d’existence.