Industrie forestière: «En ce moment c’est très dur!»

La Fédération québécoise des coopératives forestières (FQCF) a lancé un appel à l’action à l’endroit des différents partis politiques dans le cadre de la présente campagne électorale. Selon le directeur général Jocelyn Lessard, le gouvernement qui sera élu le 7 avril prochain devra agir rapidement afin de venir en aide au monde forestier.

Le lieu de la conférence à l’Escapade Shawinigan, une ancienne usine de pâtes et papier, était un symbole de la précarité du milieu forestier selon les intervenants. Des candidats des différents partis politiques se trouvaient sur place afin d’entendre les doléances de la FQCF.

«Nous nous attendons à ce que les candidats fassent valoir leur vision pour le développement de l’industrie forestière. Nous avons de l’écoute des candidats en région, mais pas au niveau national, plaide M. Lessard. En ce moment c’est très dur, et ça va prendre des actions rapides, peu importe le parti si nous voulons une industrie en santé.»

Même si l’industrie réalise des gains sur le marché, les industriels ne peuvent en profiter puisque les revenus sont captés par le nouveau régime forestier.

«La mise en œuvre du nouveau régime forestier depuis le 1er avril 2013 a détérioré la compétitivité du secteur. Le Rendez-vous national de la forêt québécoise tenue en novembre à Saint-Félicien avait suscité l’espoir que des ajustements importants étaient possibles. Des gestes concrets ont suivi, dont l’annonce des budgets sylvicoles et le programme de la biomasse forestière attendu depuis longtemps par les coopératives, mais beaucoup reste à faire», affirme le directeur général.

Nombreuses attentes

Selon la FQCF, le gouvernement doit contribuer à définir une vision commune du développement forestier. Le prochain gouvernement devra affirmer sa confiance dans la filière en s’engageant à adopter une stratégie de production de bois et à soutenir la charte du bois.

Il faut aussi renforcer la chaîne de valeur des produits du bois. Tous ensemble, les acteurs de la filière doivent collaborer pour se tourner vers les marchés. «Il faut produire ce que nous vendons plutôt que vendre ce que nous produisons», estime Claude Dupuis, président de la FQCF.

Le MRN devra aussi revoir les processus de planification forestière qui induisent de l’inefficacité et l’augmentation des coûts. Les coopératives forestières souhaitent une planification collaborative. Elles espèrent aussi que le concept de fournisseur-intégrateur sera expérimenté concrètement.

Les entrepreneurs forestiers de récolte sont les seuls à n’avoir bénéficié d’aucune protection pendant la transition entre les deux régimes forestiers. La Fédération veut que le MRN offre la possibilité aux entrepreneurs généraux de bénéficier de permis pour la récolte de bois aux fins d’approvisionner une usine de transformation.

Pour la sylviculture, les coopératives forestières ont besoin de connaître plus longtemps à l’avance la stratégie d’aménagement. Un budget annuel de 200 M$ récurent est aussi nécessaire pour maintenir la productivité de la forêt. Elles souhaitent aussi participer au virage sylvicole qui miserait davantage sur les traitements les plus rentables dans chaque région.