«Il y a eu un manque de transparence, les gens d’ici ont été ignorés», François Quintal

Après plusieurs mois à réfléchir et analyser la situation qui se présentait devant lui, le propriétaire de la Halte 174 et copropriétaire des bâtiments du restaurant la Porte de la Mauricie de Yamachiche, François Quintal a brisé le silence et s’est confié à l’Écho. Il ne parvient toujours pas à comprendre la façon que la ville de Louiseville a publié son appel d’offres concernant son projet de développement commercial situé à la sortie 174 de l’autoroute 40.

Ouverte du 10 décembre 2010 au 10 février 2011, l’appel d’offres a été fait en fonction que les gens de la région ne puissent miser sur celle-ci, selon François Quintal. «Lorsque la ville a décidé d’aller en appel d’offres, tout devait se faire vite, alors que le terrain n’était même pas acheté. C’est écrit noir sur blanc que Louiseville ne voulait pas de gens de la région dans ce développement. Je voulais obtenir le projet, j’étais capable moi aussi d’amener des restaurants comme McDonald’s et Tim Hortons. J’étais en discussion avec ces chaînes, mais c’est impossible d’obtenir des signatures et les plans dans un délai de deux mois comme il était demandé. Il y a eu un manque de transparence et le groupe qui est là présentement a eu droit à des informations privilégiées, je suis pas mal certain», explique François Quintal, qui aurait voulu un appel d’offres d’environ 4 mois comme il est question à l’habitude pour ce genre de développement.

La période dans laquelle Louiseville a ouvert l’appel d’offres, notamment durant Noël et le Jour de l’An, fait en sorte que plusieurs firmes étaient en vacances, alors les délais pour monter les nombreux plans exigés par la ville ne pouvaient être respectés par les promoteurs. Parmi les demandes de la ville, une étude technique d’ingénierie permettant de démontrer que le projet commercial aurait un système de traitement et rejet des eaux usées était nécessaire.

Une clause qui engendre du mécontentement

Dans l’appel d’offres, une clause stipule que les gens de Louiseville qui possèdent actuellement un commerce ne pouvaient participer à cet appel d’offres. «Je crois fermement que les gens de la région ont été ignorés parce que la ville voulait faire passer leur promoteur qu’ils avaient en tête et elle voulait augmenter sa richesse foncière. On était capable de faire ce projet, on aurait pu faire confiance aux gens du coin», révèle M. Quintal.

Puisque les entreprises de la famille Quintal se retrouvent à Yamachiche, François Quintal et ses associés auraient pu obtenir le projet. Toutefois, considérant qu’une grille de pointage évaluait les plans et le matériel que remettaient les promoteurs à la ville, François Quintal et son équipe ont préféré se retirer du projet puisqu’il ne pouvait arriver à l’échéance prévue. «On a senti que la ville a tout fait pour nous décourager. Ce n’est pas pour rien qu’il y a eu seulement un groupe d’investisseurs qui ont misé sur cet appel d’offres. Le maire Richard était surpris qu’il y en ait qu’un seul, mais au fond il devait bien savoir qu’il y avait trop de contraintes pour nous. Il a manqué de transparence, le groupe Foley et Lapointe avait beaucoup d’avance sur nous, ce n’est pas normal», dit-il.

«Aussitôt l’appel d’offres terminé, ils ont présenté leur plan du projet et on voyait clairement qu’il n’y avait aucun système de traitement des eaux usées», révèle M. Quintal.

Bien que le projet Carrefour Mauricie soit avancé, François Quintal constate que la sortie d’autoroute sera séparée en deux. La station-service Ultramar qui sera en fonction devant lui, opérée par la pétrolière elle-même, est une multinationale. Le propriétaire de la Halte 174 sait que son volume est directement visé. Il est possible qu’il n’arrive pas à rivaliser et pourrait envisager céder ses pompes à essence. «Je ne perdrai pas et ce sera pétrolière contre pétrolière, plutôt que moi contre Ultramar. Ça fait 32 ans que je suis ici, j’espère qu’à l’avenir le maire fera confiance et pensera aux gens d’ici.»

Quintal continue d’analyser la situation

D’ici les prochains mois, le propriétaire de la Halte 174 continuera d’analyser le projet qui se développe devant ses yeux et la réponse des consommateurs. S’il devient difficile d’être rentable, il pourrait d’abord couper les heures d’ouverture de sa station-service pour demeurer ouvert que le jour, avant de la vendre complètement. De plus, il confie qu’il va s’adapter à ce qui se présentera devant lui. «On va s’adapter, il me reste encore du terrain à côté et j’ai déjà plusieurs idées.»

Dans un futur rapproché, il n’est pas impossible que de nouveaux commerces et de nouvelles bannières de restauration voient le jour sur le terrain du restaurant La Porte de la Mauricie.

Comme l’a annoncé publiquement le maire Guy Richard, ce projet du Carrefour Mauricie permettra, selon lui, d’amener beaucoup plus de visiteurs à Louiseville. De son côté, monsieur Quintal pense qu’au contraire, il n’y aura pas plus de gens à Louiseville puisque plusieurs services seront offerts sur le nouveau site. Toujours selon François Quintal, pour faire sortir plus de gens de l’autoroute, il faudra que l’affiche publicitaire du nouveau développement soit bien visible, plus qu’à 50 pieds, comme il était initialement spécifié dans l’appel d’offres.