« Il faut réévaluer le modèle d’affaire et s’ajuster »

Même si le récent Salon du meuble de High Point en Caroline du Nord s’est avéré un succès pour l’entreprise Meubles Canadel de Louiseville, les dirigeants de l’industrie louisevilloise affichent un optimisme réaliste face à l’avenir du secteur dans lequel ils excellent depuis de nombreuses années.

Le salon a été bon. La nouvelle salle d’exposition (38 000 pieds carrés) de Canadel a permis de montrer plusieurs nouveautés aux acheteurs, dont des chaises, huches et mobiliers de chambres à coucher. « La réponse est intéressante. Nous avons un bon feeling. Toutefois, nous sommes réalistes et nous savons fort bien que le GBS (gros bon sens) a toujours sa place et que c’est par lui que nous connaîtrons le succès », affirme M. Jean Deveault, coordinateur ventes et communications chez Canadel. Ses propos sont largement endossés par le chef de la direction de l’entreprise, son frère, Guy.

Structures

Les frères Deveault sont d’avis que le problème existant se retrouve au niveau des structurants, la structure de l’industrie en général. On ne peut fermer les yeux sur le phénomène asiatique qui envahit le marché depuis quelques années. « Il se trouvera toujours des acheteurs pour du moyen et bas de gamme comme nous en trouverons pour l’achat du haut de gamme, de la qualité », disent Guy et Jean Deveault.

La qualité est toujours ce qui a démarqué Meubles Canadel. « La croissance de Canadel s’est maintes fois manifesté dans des années difficiles parce que la qualité de nos produits ne se démentait jamais et c’est ce qui nous a permis, malgré des temps plus durs, de maintenir un rythme de production intéressant, en dépit des coupures de postes que nous avons dû faire. « Le consommateur n’est pas fou. Il veut acheter des produits qui ont du «feeling » et c’est ce que nous nous efforçons de leur donner continuellement », mentionnent les frères Deveault.

Financièrement

Le travail de marketing est important dans la situation actuelle. « Il faut un marketing qui intéresse la clientèle », dit Jean Deveault.

Celui-ci signale qu’une dizaine d’employés ont été rappelés récemment par Canadel et que l’entreprise emploie actuellement quelque 700 travailleurs.

Guy Deveault, pour sa part, fait état de l’importance pour une entreprise d’être solide financièrement et de ne pas partir en peur devant une situation qui n’est pas gagnée d’avance. « Il y a trop de joueurs. Les frais fixes sont importants. Nous nous devons de protéger géographiquement nos clients et faire en sorte de s’ajuster rapidement aux situations qui se présentent à nous. L’industrie est en changement; elle nous oblige à une réévaluation de notre modèle d’affaires et de s’y ajuster », fait savoir le chef de la direction de Canadel.

Bref, les dirigeants de Canadel sont optimistes et réalistes à la fois. Ils sont d’avis que le gros bon sens et la qualité des produits qu’ils fabriquent sont deux éléments qui devraient jouer en leur faveur et permettre à leur entreprise de connaître d’autres succès dans les années à venir, en répondant, comme à l’accoutumée, aux standards de qualité et d’originalité qu’exigent leurs clients.