Gaz de schiste à Charette, St-Barnabé et St-Élie
Avis aux citoyens qui croyaient que le gaz de schiste ne serait jamais extrait au nord du fleuve St-Laurent, dans la MRC de Maskinongé. Les claims de trois municipalités appartiennent presque entièrement à Junex, une compagnie d’exploration pétrolière et gazière qui détient pas moins de 5 190 524 acres nets dans trois grands bassins sédimentaires du Québec. Le maire de Charette, Guy Diamond, prend la situation très au sérieux et a l’intention de rallier la population pour protéger le sous-sol.
«C’est un moment important et historique pour l’avenir de la MRC», croit M. Diamond. Pour appuyer ses dires, il multiplie les démarches afin d’empêcher l’exploitation du gaz de schiste dans son coin de pays. Lors de l’assemblée de lundi prochain, une résolution devrait être adoptée pour démarrer une pétition en ce sens. Une coalition sera mise sur la table entre la municipalité de Charette, celle de St-Barnabé et de St-Élie-de-Caxton. Les trois agglomérations puisent dans des sources d’eaux distancées de 500 à 700 mètres. Finalement, Charette compte se munir d’une réglementation concernant l’alimentation en eau potable et ainsi, étayer sa position.
La problématique, c’est que la jurisprudence tend à démontrer que les compagnies d’exploitation de gaz de schiste sont à l’abri d’une telle réglementation. «C’est mieux d’agir que de ne rien faire», rétorque le premier magistrat lorsque questionné à cet effet.
L’intervention de Dr Marc Brullemans
C’est un docteur en biophysique, le chercheur Marc Brullemans qui a alerté la population et les conseils municipaux concernés au mois d’avril. Selon l’expert Maskinongé et Louiseville font aussi l’objet de titres d’exploration, des puits auraient même été déjà forés.
«Ils peuvent venir chez-vous et forer, a alerté le chercheur lorsqu’il s’est adressé à la population. Ils n’ont pas à demander à la municipalité, ils ont le permis pour le faire et ils peuvent le faire, à ceci près qu’ils doivent demander l’autorisation du propriétaire terrien pour amener la machinerie et utiliser le sol.»
Mentionnons que le sol appartient au propriétaire terrien, généralement un citoyen; le sous-sol appartient à l’État, mais ce dernier octroi des permis aux compagnies gazières pour forer dans le sous-sol.
En plus de son travail de chercheur, Marc Brullemans est coordonnateur d‘un regroupement interrégional qui concentre ses énergies sur le combat contre l’exploitation du gaz de schiste dans la vallée du St-Laurent.
«Les citoyens peuvent se prémunir en se solidarisant et en faisant partie de l’opération vous n’entrerez pas chez-nous qui est une initiative de notre regroupement citoyen, avise-t-il. Si les mairies et tout le monde embarquent, je pense que les compagnies gazières ne seront pas intéressées à forer dans des municipalités où il n’y a pas d’accessibilité sociale.»
La plus importante inquiétude des municipalités concerne la protection des eaux souterraines. «Nous ne connaissons pas les produits chimiques utilisés dans le forage, ça peut causer des dommages», explique M. Diamond. Selon ce dernier, rien ne contrôle les produits utilisés par les compagnies et ceux-ci varient grandement d’une entreprise à l‘autre.
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