Forêt mauricienne : un potentiel inexploité et plus de 3000 emplois dans la relance verte
Une étude commandée par le Bloc québécois indique que le développement de la filière forestière de la Mauricie pourrait générer au moins 3206 emplois dans la région en 10 ans et d’importants atouts de la biotransformation si Ottawa y consent des investissements.
D’ici 2031, la maximisation soutenue de la filière forestière de la Mauricie pourrait générer 1644 nouveaux emplois directs, 1136 opportunités indirectes et 426 impacts induits, soit une augmentation d’au moins 36% aux 4500 emplois régionaux existants.
Les emplois supplémentaires proviendraient de l’aménagement, de la récolte forestière, des transports et des diverses transformations dans les scieries et les papeteries régionales. L’étude tient également compte des bioproduits du bois comme les biocarburants, la lignine, les gaz naturels ou la biomasse densifiée issue des pastilles de bois et des briquettes. Les produits de chauffage, notamment les granules, entrent dans cette catégorie à fort potentiel pour la région.
La Mauricie qui représente la région forestière la plus importante du Canada, regorge un potentiel de création d’emplois partout au Québec. Il s’agit de 16 367 emplois directs; soit une augmentation de 27 % en 10 ans ou proportionnellement de 50 % dans la plupart des régions. L’étude a été présentée par le député de Jonquière et porte-parole du Bloc en matière de Ressources naturelles, Mario Simard, en présence de son collègue de Berthier-Maskinongé Yves Perron et du chef du Bloc, Yves-François Blanchet.
« Il est possible de créer davantage de richesse à partir des ressources, de l’énergie et de l’expertise québécoise, tout en favorisant un modèle économique durable. Et la forêt en est peut-être le plus bel exemple », a souligné M. Blanchet. L’étude s’inscrit dans le cadre de la tournée du parti sur l’avenir des forêts à l’adresse des acteurs de l’industrie forestière de la Mauricie et des municipalités.
Avec 12 % du secteur manufacturier du Québec, la foresterie est passée de 95 000 emplois en 2000 à moins de 60 000 en 2020 alors qu’elle dégage des recettes considérables.
Un appui fédéral anémique
Mario Simard a expliqué que la forêt mauricienne rapportait à l’économie plus de quatre fois le total des investissements qui lui sont consentis. L’aide fédérale annuelle moyenne de 71 millions de dollars à l’industrie forestière du Québec ne représente que 0,3 % des ventes annuelles du secteur qui sont estimées à 20 milliards de dollars. À l’échelle de la province, la filière rapporte pourtant plus de 300 millions de dollars par an au fédéral.
À la lumière de l’étude, intitulée Maximisation économique et environnementale de la filière forestière de la Mauricie, les bloquistes ont déploré la tendance fédérale à subventionner plus largement les énergies fossiles. M. Simard va citer un investissement de 24 milliards de dollars ces dernières années, dont 17 milliards consacrés exclusivement au pipeline Transmountain. Il fait remarquer que le pipeline à lui tout seul coûte exactement le prix de tout le programme de la relance verte promue par Ottawa.
« Le bois est le secteur le mieux placé pour séquestrer le carbone » a-t-il plaidé sur la sous-exploitation du bois dans les constructions et le potentiel énergétique. L’industrie pourrait contribuer de 20 à 30 % à l’objectif québécois de réduction des GES d’ici 2031. Le Bloc a plusieurs fois présenté en vain des projets de loi pour l’utilisation du bois dans les infrastructures fédérales et l’exigence de l’empreinte carbone dans les marchés publics. Pour dissiper tout malentendu partisan, le Bloc préconise la mise en place d’une feuille de route commune des acteurs et le développement d’une chaîne de valeur pour transformer davantage les ressources forestières en bioproduits.
« Si le gouvernement veut être du bon côté de la lutte contre les changements climatiques, il se doit de soutenir le potentiel énergétique et écologique de nos forêts. C’est un devoir et une promesse envers nos futures générations », a conclu Yves Perron.