Énergère construira l’usine d’Énercycle à Saint-Étienne-des-Grès
COMPOSTAGE. Énercycle a fait connaître l’entreprise sur qui son choix s’est arrêté pour la construction et l’opération de son usine de biométhanisation sèche et de compostage. L’entreprise montréalaise Énergère a paraphé un contrat de vingt ans avec Énercycle au cours desquels elle sera responsable du financement, de la construction, de l’exploitation et du maintien de l’usine.
Énergère, fondée en 1997, se présente sur son site web comme une entreprise de services éconénergétiques ayant réalisé des centaines de projets dans de nombreuses municipalités au Québec. Début 2022 elle a été rachetée par Ainsworth et intégrée au groupe GDI. Le consortium compte des clients partout au Canada et aux États-Unis. Énergère est connue dans la région pour avoir implanté un système d’éclairage intelligent dans les rues de Shawinigan en 2016.
« Dans une perspective d’économie circulaire, c’est intéressant qu’Énercycle fasse le choix de la biométhanisation avec les résidus de compost, explique le directeur construction d’Énergère, Louis-Philip Bolduc. En Europe ça fait 10 ans que cette technologie-là est la plus utilisée, standardisée. Pour l’usage ici, notre intrant étant le bac brun, c’est la meilleure technologie et la meilleure solution. «
Énercycle, l’ancienne Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie, a évalué plusieurs procédés de traitement avant d’opter pour une usine de biométhanisation sèche. Des visites au Québec, en Ontario et en Europe ont été effectuées durant ce processus. » Le modèle qu’on va construire existe à Vancouver et en Allemagne « , nous apprend le président d’Énercycle, Michel Angers.
On estime à 65 millions de dollars le coût de la construction de l’usine, ce qui est une douzaine de millions de plus que ce qui avait été annoncé. » Mais c’est quand même intéressant compte tenu de l’explosion des coûts de construction, nuance Michel Angers. Il y a d’autres villes qui ont dû abandonner étant donné que les prix avaient totalement explosé. C’est toujours raisonnable. On a un niveau de rentabilité qui nous permet de se dire que c’est un projet intéressant. «
Le modèle de l’entente garantit à Énercycle un coût fixe. » C’est un clé en main. Ils nous chargent 7,7 millions par année pour construire et opérer. Ils vont exploiter pendant 20 ans peu importe le taux d’intérêt qui bouge ou peu importe ce qui va arriver. On sait déjà ce que ça nous coûte, on est en mesure de le budgéter. Il nous reste à savoir quels gains on fera directement avec la vente du biogaz. «
Énergir (anciennement Gaz métropolitain) achètera ces biogaz. » On anticipe à peu près 800 000 $ par année à pleine capacité comme retour. En contrepartie on réduit l’enfouissement qui coûte beaucoup plus cher que de récupérer la matière organique. On a un gain important là-dessus. »
La mise en service de l’usine, d’abord prévue pour 2024, est maintenant repoussée à 2026, mais Monsieur Angers croit qu’on peut encore espérer l’inaugurer à la fin de l’été 2025. » On parle de 2026 en théorie, ça devrait être avant, on espère pour l’automne 2025. Les plans et devis sont déjà commencés, le travail est déjà amorcé. » Au plus tard, l’usine sera opérationnelle au printemps 2026.
Depuis le début de l’année le bac brun a été distribué dans les 37 municipalités membre d’Énercycle. Selon son président, la population de la Mauricie le remplit davantage que prévu. » On avait anticipé 12 000 tonnes, on est dans une perspective de 17 000 tonnes. Les gens répondent encore mieux pour la collecte de matière organique, c’est très encourageant. » Notons que l’usine est conçue pour une capacité de 35 000 tonnes. » Amasser du compost va faire en sorte de diminuer la facture des citoyens. Il y a toute une différence. La taxe à l’enfouissement augmente toujours, alors que le coût est fixe pour ce qui est de la collecte de la matière organique. L’enfouissement est rendu à 175$ la tonne, ça va augmenter au fil des années. Plus on va composter plus ça va être payant pour nous. »
Avec l’objectif de valoriser la matière, les citoyens et agriculteurs de la Mauricie pourront aussi bénéficier directement du compost produit par la nouvelle usine. » Au moins une fois par année on va offrir aux municipalités et aux citoyens de venir chercher le compost. » Les municipalités en feraient la distribution sur leur territoire respectif.
En attendant le démarrage de l’usine, les matières récoltées via les bacs bruns continueront d’être envoyées aux installations de compostage de Recyclage Notre-Dame à Berthierville, une filiale d’EBI Environnement avec qui Énergir a conclu une entente de deux ans assortie d’une année d’option.