En voyage… pour travailler

PORTRAIT. Il y a 33 ans, lors d’un séjour de vacances en République dominicaine, Michel Matteau est tombé en amour avec une petite ville du nom de Cabarete. Depuis, il y retourne plusieurs fois par année, souvent pendant de longues périodes. «Je n’ai jamais sauté une année», raconte-t-il. Peu de temps après avoir pris sa retraite du monde des hebdos en Mauricie, la vie lui a offert une nouvelle vocation: l’aide humanitaire. C’est en 2014 que l’organisme CASIRA est entré dans sa vie. Avec son ami et complice Denis Gauthier, entrepreneur de la région, il avait mené un groupe de 14 Mauriciens en République dominicaine, pour donner un coup de main à Pauline Tremblay, qui possède un orphelinat-école à Los Brasos et qui avait subi d’importants dommages à la suite d’un ouragan. «C’est sur place qu’on a rencontré CASIRA, qui venait aussi aider Pauline, se rappelle M. Matteau. À partir de là, Michel Matteau a intégré la communauté <@Ri>casirienne<@$p> et est devenu coordonnateur de projets à Cabarete. Aujourd’hui, il joint l’utile à l’agréable, puisqu’il consacre une grande partie de son temps à mettre sur pied des projets pour aider les communautés dominicaines dans cette région qu’il affectionne particulièrement.

«C’est tellement gratifiant! On fait simplement donner, sans rien attendre en retour» – Denis Gauthier

«C’est un des plus grands cadeaux de ma vie! Je suis venu ici pendant 25 ans, par attachement pour l’endroit et ses gens, confie Michel, puis j’arrive à la retraite et la vie me donne le moyen de les aider! Je ne peux demander mieux!» Les nombreux projets de coopération qu’il porte gravitent autour de l’éducation. Des locaux pour une classe de maternelle, un atelier d’ébénisterie pour une maison de jeunes garçons, des ateliers de couture pour les jeunes filles et bien plus encore. Entre 40 et 60 personnes par année participent à des projets de CASIRA en République dominicaine. Cinq chantiers parallèles Cet hiver, cinq chantiers étaient en branle simultanément dans cette région dominicaine. L’un d’eux se trouvait dans un petit village à la montagne, appelé Jamao Al Norte, et visait la construction d’un nouveau local pour une vingtaine d’enfants d’âge préscolaire. «Quand on a vu ça, la bâtisse dans laquelle les jeunes étaient, on a tout de suite voulu prendre le projet en main. Les murs étaient complètement pourris, rongés par les termites, ça n’avait aucun sens.» Denis Gauthier a agi comme chef de ce chantier. Il était à la tête d’une équipe formée de Québécois. «Ici, on ne travaille pas dans les même conditions qu’au Québec, précise-t-il. Il fait vraiment chaud, il faut donc s’assurer que le monde prenne des pauses et boive beaucoup d’eau.» Comme les techniques de construction utilisées sont parfois différentes d’ici, un contremaître et quelques employés dominicains travaillent aussi sur le chantier. Le groupe de Québécois a ainsi pu vivre une totale immersion en côtoyant la communauté dans leur quotidien.