Une jeune entreprise appelée à grandir

SAINT-JUSTIN. L’industrie mycologique est en plein essor au -Québec. Des entreprises tentent de démocratiser, de faire connaître et d’introduire les champignons comestibles dans l’offre agroalimentaire locale.

Patrick -Lamy et sa conjointe -Marie-Josée -Roy y travaillent depuis plus de trois ans. Leur entreprise, -Monsieur -Champignons, se spécialise dans la production intérieure de pleurotes. Leur projet a vu le jour dans une ferme laitière reconvertie sur la route -Plante, à -Saint-Justin. « -On a été pour cueillir des champignons dans le bois ici à -Saint-Justin et on trouvait qu’il n’y en avait pas. On n’était pas capable de rien trouver. C’est là qu’on s’est dit pourquoi qu’on n’en ferait pas pousser », indique M. Lamy.

Les dynamiques entrepreneurs ont suivi des formations pour démarrer leur projet. « -On a aussi fait le tour des champignonnières et c’est lors de ces visites que nous nous sommes rendus compte que nous étions capables de faire ça. On a réussi à donner une deuxième vie à l’étable. Ça a été un début assez rock and roll et c’est normal. On a expérimenté. On a eu des contaminants et des contaminations. Ce n’était pas tout à fait bien fait. On aurait pu se décourager, mais on a fait le choix de persévérer. Aujourd’hui, ça roule en tabarnouche et la production est bonne », se -réjouit-il.

Si la majorité des entreprises spécialisées dans les champignons ont au fil du temps lancé la serviette, le couple pense avoir trouvé la bonne recette.

Du laboratoire à l’assiette

Monsieur -Champignons est la seule, sinon l’une des rares champignonnières en -Mauricie. Dans son espace de travail de 2100 pieds carrés, l’entreprise cultive différentes variétés de pleurotes et de champignons, dont le -Shitake, l’Hydne hérisson ayant des effets positifs sur la santé, l’Enoki, le pleurote de l’orme, noir et argenté.

Elle dispose de six chambres de croissance et d’espaces d’entreposage contrôlés. « Ça prend des conditions optimales. Il faut avoir la bonne température et le bon taux d’humidité », -explique-t-il.

Le substrat utilisé pour la culture des pleurotes est composé de granules de bois et d’écailles de soya.

Un laboratoire performant permet de développer de nouvelles souches et d’assurer la qualité des champignons.

Les propriétaires ont récemment fait l’embauche d’une nouvelle ressource pour les aider. Ils profitent depuis quelques jours de l’expertise d’un technicien de laboratoire spécialisé en myciculture. « C’est un ajout de taille pour nous. Vlad va nous permettre de développer d’autres projets qui nous tiennent à cœur. C’est un bon ami », précise -Patrick -Lamy.

Ce dernier cueille 450 kg de pleurotes par semaine. Ces champignons sont ensuite vendus à la -Ferme -Régis de -Notre-Dame–des-Prairies, sur -Panier -Mauricie et sont disponibles dans les paniers de légumes de la -Ferme du -Garde-Manger, des -Jardins du -Bois-Blanc, des -Jardins du -Petit-Trompe-Souris, de même que dans les marchés publics de la région.

Potentiel de croissance

Bien que l’entreprise ait la possibilité d’augmenter sa capacité de production, elle préfère actuellement se concentrer à optimiser son rendement. À court terme, -Patrick -Lamy mise sur les produits transformés pour élargir le cercle des amateurs de champignons et faire sa place dans le marché. Déjà, l’entreprise vend des marinades de pleurotes et un pesto de tomates séchées et pleurotes. Elle souhaiterait développer encore plus de produits dérivés. « -La clé, c’est vraiment la transformation. Il faut aller vers ça parce que le champignon est un produit éphémère. Il est beau pour environ six jours. Après ça, c’est fini ! -Quand tu le transformes, les possibilités sont nombreuses », -souligne-t-il.

Monsieur -Champignons compte d’ailleurs profiter de la nouvelle cuisine industrielle collaborative aménagée dans l’Agroa -Desjardins pour transformer et commercialiser de nouveaux produits.

Projet avec la -Ferme du -Garde-Manger

Par ailleurs, -Patrick -Lamy s’apprête à ériger, près de ses installations, une serre -Walipini pour la production de fruits et légumes. -Celle-ci devrait être opérationnelle cet automne. La gestion de cet espace sera confiée à la -Ferme du -Garde-Manger. « -On va essayer de combiner des trucs et de collaborer pour faire des recettes ensemble. On va pouvoir produire à l’année. Les gens veulent de plus en plus encourager les producteurs d’ici. On veut rendre accessibles des produits frais et locaux. Le -circuit-court, c’est -gagnant-gagnant », -partage-t-il.

Monsieur -Champignons devrait faire le saut sur le -Web sous peu. La champignonnière souhaiterait également ouvrir ses portes au public et vendre à la ferme dans un avenir rapproché.