DOSSIER: Les personnes âgées les plus touchées
ENQUÊTE.Sans surprise, plus de la moitié des accidents ou incidents surviennent chez les personnes âgées, principalement chez les 75 ans et plus.
Parmi elles, les chutes et les erreurs reliées à la médication se suivent de très près avec, en moyenne, 35% de chutes et 31% pour la médication.
En ce qui a trait aux chutes, dans un cas sur deux, les personnes ont été retrouvées par terre, alors que pour les erreurs liées à la médication, il n’est souvent pas question de mauvaise dose administrée, mais bien d’omission d’administrer des médicaments à une personne.
Ce sont les femmes qui sont les plus sujettes à être victimes d’erreurs du personnel médical. Elles comptent pour 55% des cas.
Ces incidents ou accidents se produisent massivement à l’intérieur des murs des centres hospitaliers ou encore dans les centres hospitaliers de soins de longue durée (CHSLD), qui représentent aussi la grande majorité des établissements traitants.
«Complexe» d’intervenir auprès des aînés
L’ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) ne s’inquiète pas de la quantité d’accidents et d’incidents qui surviennent dans le réseau de la santé québécois chaque année. Même si elle affirme se préoccuper bien sûr du nombre de faux pas, la présidente de l’Ordre, Lucie Tremblay, croit que ses protégés font tout en leur pouvoir pour que ce nombre soit réduit au minimum.
«[Les personnes âgées] représentent un bon défi, puisqu’elles ont souvent plusieurs problèmes de santé, consomment beaucoup de médicaments. C’est d’une grande complexité d’intervenir auprès des personnes âgées, ça demande toutes sortes d’habiletés, surtout quand on sait que 80 à 85% d’entre elles souffrent de déficits cognitifs», souligne-t-elle.
Si elle affirme ne pas s’en faire outre mesure, Mme Tremblay assure que les professionnels de la santé qu’elle représente sont vifs et aux aguets.
«On prend chaque accident ou incident très au sérieux. Le malade est toujours considéré en premier lieu et on assure le suivi. Il faut assurer la protection du public par les infirmières et infirmiers, on en fait une priorité. On fait aussi beaucoup de prévention auprès de nos membres et aujourd’hui, on a de meilleures façons de prévenir les chutes, que ce soit par une meilleure évaluation des facteurs de risques», mentionne-t-elle.