Des trésors qui ont voyagé de Tunisie jusqu’à Yamachiche

YAMACHICHE. C’est presque devenu une tradition maintenant. Chaque année, l’historien de formation et archéologue Stéphane Buisson rend visite aux élèves de l’école primaire d’Yamachiche pour leur montrer une foule d’artéfacts. 

Certains de ces trésors ont été dénichés à Carthage, en Tunisie. « La première fois que j’ai participé à des fouilles à Carthage, c’était dans le cadre de mon stage d’études, raconte M. Buisson. C’était à la fin des années 1990. On fouillait un site qui datait du début de l’époque chrétienne. C’était quand même un site unique et c’était très intéressant. »

La première année, son équipe et lui ont fouillé les reliques d’une basilique. « C’était un stage d’un mois, mais j’y suis retourné par la suite, au tournant des années 2000, pour une période de deux mois », indique-t-il. 

Bien sûr, les objets qu’il a rapportés dans ses valises n’ont pas été trouvés directement sur les sites de fouilles, puisque ces objets sont catalogués et conservés précieusement. 

« Ce que j’ai, ce sont des objets trouvés à proximité des sites de fouilles, précise M. Buisson. Ce qu’on retrouve le plus souvent, c’est de la céramique. C’est ce qui nous permet d’identifier l’époque. On trouve aussi beaucoup d’os, comme des os de sanglier, repas qui était populaire à l’époque. »

Des fouilles à Trois-Rivières

Quelques années plus tard, M. Buisson a également fait partie de l’équipe d’archéologues en charge de superviser les travaux d’enfouissement des réseaux câblés sur le site des Ursulines à Trois-Rivières.

« On faisait de la surveillance archéologique. Hydro-Québec faisait ses travaux et on était là pour superviser. On a fait des fouilles préventives aux endroits avec un potentiel archéologique et pour le reste, c’était de la surveillance. S’ils tombaient sur quelque chose en creusant, on arrêtait les travaux et on s’assurait d’extraire doucement les pièces trouvées », explique l’historien. 

« Ça s’est échelonné sur quelques mois, renchérit-il. À Trois-Rivières, on a trouvé, entre autres, des pointes de flèches amérindiennes, des aiguilles en os et des médailles jésuites. »

Transmettre sa passion

Avec le temps, M. Buisson a accumulé plusieurs objets de toutes sortes. Il a, par exemple, de vieilles pièces romaines, des cônes de voûtes que les Romains utilisaient pour faire leurs voûtes, plusieurs morceaux de céramique et même une baïonnette française.

À ce jour, il a fait près d’une dizaine de visites dans les classes de l’école primaire d’Yamachiche. « J’ai commencé avec la classe de mon fils. Puis, avec le temps, j’allais dans la classe de mes deux enfants une fois par année. Même si mes enfants grandissent, j’aimerais bien poursuivre la tradition. C’est toujours un beau moment et je vois que les enfants sont vraiment intéressés », conclut-il.