Des clignotants verts pour les pompiers volontaires

INCENDIE. Le Code de la sécurité routière sera bientôt amendé afin de permettre aux pompiers québécois de faire usage de clignotants verts pour identifier leur véhicule personnel lorsqu’ils seront en route vers une situation d’urgence.

Un clignotant vert actif dans votre rétroviseur vous indiquera qu’un pompier volontaire tente de se frayer un chemin sur la route. Ce clignotant a été mis à l’essai pendant des années dans le cadre d’un projet pilote que conduisent depuis 2015 les MRC de Bécancour et des Collines-de-l’Outaouais. Il est maintenant arrivé à son terme et les conclusions lui sont favorables. Ce clignotant permettra aux pompiers volontaires de sauver du temps, d’être mieux vus et reconnus lors de leurs déplacements.

«J’ai toujours été en faveur de ça, mais avec un énorme encadrement pour chaque pompier. Il y a quelques années, notre association avait appuyé le dossier. En Ontario, c’est utilisé depuis longtemps et ça fonctionne bien. Chaque municipalité sera responsable de déterminer si elle permet ou non à ses pompiers d’utiliser ce dispositif. C’est bien d’avoir l’autorisation de l’utiliser, mais ce n’est pas une obligation. Ce sera sur une base volontaire», commente Daniel Isabelle, directeur de la région 07 (Mauricie – Bois-Francs) de l’Association des chefs en sécurité incendie du Québec et directeur des services de sécurité incendie de Saint-Étienne-des-Grès et de Saint-Boniface.

Cette modification au Code de la sécurité routière a été publiée dans la Gazette officielle du Québec du 26 août dernier. Son adoption offrira à un pompier la possibilité d’obtenir de la Société de l’assurance automobile du Québec l’autorisation d’utiliser le clignotant vert sur un véhicule routier autre qu’un véhicule d’urgence lorsqu’il répond à un appel. «On ne veut pas que les véhicules personnels des pompiers deviennent des véhicules d’urgence. Il faut que la règlementation soit claire et stricte», mentionne M. Isabelle.

Respect du code de la route

Le pompier volontaire qui activera ses clignotants verts ne pourra pas pour autant enfreindre le Code de la sécurité routière. «Nos pompiers sont sur appel et ils interviennent lorsqu’ils sont disponibles. Dans les milieux ruraux, personne n’est à temps plein. Nous avons chaque jour ce défi d’avoir des effectifs en nombre suffisant sur les lieux des interventions. Le clignotant vert est un équipement qui permet que chaque pompier soit plus visible sur la route. En même temps, il vise à demander aux automobilistes de céder le passage de manière sécuritaire lorsque cela est possible. Dans ce contexte, c’est un outil qui peut nous aider à avoir des pompiers plus rapidement et on sait que chaque seconde compte en situation d’urgence», explique Daniel Isabelle.

«Personnellement, je ne remettrai pas un gyrophare vert au pompier qui vient d’être embauché. Je pense que les directeurs devront l’implanter graduellement dans leur brigade, en commençant par les officiers et les pompiers plus expérimentés. Ça devrait faire partie de l’équipement des pompiers», soutient le directeur de l’ACSIQ.

Les différentes organisations municipales devront adopter une résolution en faveur du déploiement du clignotant vert sur leur territoire et chaque pompier devra recevoir une formation de l’École nationale des pompiers du Québec ainsi que l’autorisation de la SAAQ pour l’installer dans son véhicule personnel.

Promotion et éducation

Selon Daniel Isabelle, le succès de ce projet passe inévitablement par l’encadrement, la sensibilisation et l’éducation. Une campagne d’information devrait d’ailleurs être déployée par la Société de l’assurance automobile du Québec après l’adoption du règlement. «Un gros travail d’éducation devra être fait auprès des automobilistes et de la population en général pour s’assurer qu’ils soient bien au courant de l’utilité de ce clignotant vert, car oui ça peut être utile pour les pompiers. La publicité peut jouer un rôle important dans le cadre de ce déploiement-là. C’est tout nouveau au Québec et il faut faire connaître cet outil partout.»

Avec la collaboration de Pier-Olivier Gagnon