Des citoyens s’opposent au projet de sablière à Saint-Étienne-des-Grès
ENVIRONNEMENT. La transformation d’une terre agricole en sablière, entre le 3e et le 4e rang, provoque de la grogne et du mécontentement à Saint-Étienne-des-Grès.
Des citoyens du secteur, inquiets de perdre leur tranquillité, ont dénoncé ces derniers jours le manque de transparence de la municipalité et du promoteur du projet, même si celui-ci est conforme à la règlementation municipale. «Depuis le début, nous avons toujours appris les informations entre les branches. En aucun temps nous n’avons été informés du projet. On a mandaté une voisine pour assister aux assemblées publiques mensuelles afin d’obtenir des précisions sur le projet et très peu d’informations lui ont été données. On aurait aimé que les choses se déroulent autrement», explique Félix Pélissier, citoyen du troisième rang et porte-parole des opposants.
Ce dernier estime qu’entre 50 et 75 camions circuleront près de cette sablière chaque jour, ce qui entraînera une augmentation significative de la circulation dans le secteur.
De plus, la poussière, le bruit, les odeurs nauséabondes et les impacts environnementaux associés à ce projet lui font craindre une dévaluation importante de la valeur des terrains et des résidences avoisinantes. «Notre coin est magnifique et c’est très calme. On veut que ça reste comme ça. Les activités de cette sablière vont avoir un impact sur ma qualité de vie même si les normes et la règlementation en vigueur sont respectées. À la base, une sablière, ça fait du bruit et de la poussière. Ce projet comporte aussi des risques sur la nappe phréatique et sur les puits artésiens des habitants du 3e, 4e rang et du Domaine Lavoie», rapporte M. Pélissier.
Le Stéphanois reconnait que la municipalité n’a pas le pouvoir d’approuver ou de désapprouver un projet semblable, mais il estime cependant qu’elle a la responsabilité de bien informer la population. «On aurait aimé être consulté. Le promoteur est en voie d’obtenir toutes les autorisations nécessaires. Ce n’est pas la première sablière que l’entreprise exploitera et je ne crois pas qu’elle fasse exprès pour causer des dommages environnementaux. Malgré tout, ça va quand même avoir un impact sur la vie des gens autour et l’acceptabilité sociale n’est pas au rendez-vous. Personne ne veut ça dans sa cour arrière», mentionne le citoyen.
Félix Pélissier précise que sa position ne vise que la nature même du projet. «Je ne suis pas contre le promoteur et je n’attaque pas les personnes impliquées. Je suis plutôt contre le projet parce qu’il va avoir un impact sur notre vie», confie-t-il.
Une pétition pour s’opposer
Au cours des derniers jours, une pétition a été mise en ligne dans le but de faire avorter le projet. Cette pétition a, jusqu’à maintenant, recueilli plus de 355 signatures. L’instigateur est d’avis que l’opinion de la population locale peut avoir un poids énorme sur la réalisation ou non de ce projet. Des projets similaires ont notamment avorté dans les dernières années dans la région, dont un à Pointe-du-Lac, en 2018.
La Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) analysera sous peu le projet de la Sablière Claude Grenier et fils et déterminera s’il est justifié de transformer le terrain agricole en sablière.
Le maire Landry se défend
Pour sa part, le maire Robert Landry assure n’avoir rien caché aux citoyens de Saint-Étienne-des-Grès. «Ça fait au-delà d’un an et demi que ce projet est en marche. Les citoyens du secteur sont déjà au courant. La preuve, une dame vient nous voir à toutes les assemblées publiques depuis l’automne passé. On a répondu à ses questions dans la mesure du possible, car le projet était au tout début du processus. Le rapport final des expertises réalisées sur le terrain a été reçu le mois passé. On a maintenant le dossier en main et on peut mieux répondre aux questions», indique M. Landry.
«Honnêtement, je ne vois pas où nous avons manqué de transparence. On ne pouvait pas faire plus avec les informations qu’on avait. Du moment qu’un projet est présenté, qu’il est conforme à notre schéma d’aménagement et à nos règlements, il peut aller de l’avant. Je suis à l’aise avec ce processus», ajoute le maire, en soulignant au passage que le promoteur a déjà fait preuve d’ouverture en modifiant l’itinéraire de ses véhicules à la demande des citoyens.
De leur côté, les résidents du secteur comptent assister aux prochaines séances publiques pour faire entendre leurs doléances, questionner les élus municipaux et obtenir des précisions supplémentaires sur le projet.
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