Des citoyens réclament une enquête indépendante à Saint-Élie-de-Caxton

POLITIQUE. Un groupe de citoyens de Saint-Élie-de-Caxton demande au gouvernement de tenir une enquête indépendante sur le climat de travail jugé toxique et les démissions survenues depuis l’élection du maire Robert Gauthier, en novembre 2017. 

Les citoyens n’ont plus confiance envers le ministère des Affaires municipales puisque les personnes qui se sont senties lésées n’ont pas été rencontrées, soit par le Commissaire à l’intégrité municipale ou par la Commission municipale du Québec, ni par la ministre elle-même lors de son passage à Saint-Élie-de-Caxton, le 20 août dernier.

«Les informations rendues publiques dans le reportage de J.E, le 28 janvier dernier, sont très graves. Nous demandons à la ministre une enquête indépendante sur la situation vécue à la municipalité depuis l’élection de novembre 2017, puisque le gouvernement ne semble pas avoir les organismes habiletés à le faire, et ce, le plus tôt possible. De par la loi, les élus locaux et la ministre doivent s’assurer d’une gestion saine mais aussi d’un environnement de travail exempt de harcèlement, d’abus de pouvoir et de climat toxique», mentionne Nicole Garceau, instigatrice d’une pétition de plus de 1000 signatures déposée à l’Assemblée nationale le 14 novembre 2019.

Cette pétition demandait à la ministre des Affaires municipales d’intervenir dans la gestion de la municipalité. Les citoyens jugent que le travail du gouvernement est insatisfaisant dans le dossier jusqu’à maintenant.

«Le 20 août 2020, la ministre s’est déplacée à Saint-Élie pour rencontrer le maire et les 4 conseillères encore en poste. À la sortie de la réunion, la ministre a déclaré, à notre stupéfaction, qu’il n’y avait pas de problème, « que des perceptions à changer». Elle n’a d’ailleurs pas rencontré et pas questionné les personnes qui se sont plaintes du climat toxique au bureau municipal», déplore Mme Garceau.

Lors d’entrevues dans les médias le lendemain de la diffusion de l’émission J.E. portant sur Saint-Élie-de-Caxton, la ministre a rappelé qu’il s’agissait d’une question de perception et que les personnes se sentant lésées peuvent s’adresser individuellement à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et sécurité au travail (CNESST). «Elle fait complètement abstraction d’un problème collectif, car ce sont plus de 25 personnes qui ont été affectées par du harcèlement psychologique, de l’abus de pouvoir et un climat toxique entraînant des congés de maladie et de nombreuses démissions. Comment peut-elle rendre un jugement crédible alors que les personnes impliquées n’ont jamais été entendues ni par le Commissaire à l’intégrité municipale et aux enquêtes, ni par la Commission municipale du Québec? Pourtant une enquête indépendante auprès des personnes affectées par un climat toxique à Rideau Hall a récemment permis de faire connaître la vérité et a entraîné la démission de la gouverneure générale du Canada», dit-elle.

«La lumière doit être faite rapidement. Notre capital humain, c’est ce que nous avons toujours eu de plus précieux à Saint-Élie-de-Caxton et il sera notre valeur sûre pour notre reconstruction», termine-t-elle.