De nouveaux outils pour mieux prévenir et documenter les inondations

ENVIRONNEMENT. Le suivi des cours d’eau de la région peut être d’une grande utilité pour la gestion des inondations et pour suivre l’impact réel des changements climatiques. Ils fournissent une foule d’informations qui méritent d’être collectées, interprétées et diffusées au bénéfice de la population.

Au printemps 2018, une aide financière de 1,5 M$ était accordée à la MRC de Maskinongé pour mettre à jour sa cartographie des zones inondables. Cette démarche, réalisée dans le cadre du Plan d’action en matière de sécurité civile relatif aux inondations, découle des inondations majeures survenues en 2017 à l’échelle du Québec.

Compte tenu que ce projet nécessite l’acquisition de données afin d’alimenter les modèles qui permettent de prédire les niveaux d’eau qui seront atteints selon l’endroit, la MRC de Maskinongé s’est procurée six nouvelles stations hydrométriques qu’elle déploie actuellement à des endroits stratégiques de son territoire, soit à Saint-Alexis-des-Monts, Saint-Paulin, Maskinongé, Louiseville, Saint-Barnabé et Saint-Mathieu-du-Parc.

«Ce qu’on veut, c’est récolter les données nécessaires pour délimiter les zones inondables à court, moyen et long terme, instrumenter les rivières de la région, améliorer les prévisions du débit dans les cours d’eau, alerter les autorités municipales et les riverains, de même que les informer de l’ampleur et du moment prévu des inondations avec une plus grande certitude», souligne Adil Lahnichi, coordonnateur du service technique et ingénieur civil à la MRC de Maskinongé.

Ces équipements à la fine pointe de la technologie récolteront et transmettront l’information en continu et à distance via réseau cellulaire, sans l’intervention humaine. Les données seront éventuellement rendues publiques sur le site Internet de la MRC.

Projet de 300 000 $

La MRC de Maskinongé a reçu l’appui financier de la mesure administrative 3.1 relative à la mise en œuvre du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques (appuyé par le Fonds vert) pour réaliser ce projet. «On a profité du projet initial qui consistait à mettre à jour notre cartographie des zones inondables pour instrumenter nos rivières. Ces stations hydrométriques seront très utiles puisqu’elles permettront de suivre le niveau de l’eau ainsi que le débit en temps réel», précise M. Lahnichi.

Ces travaux réalisés par la MRC de Maskinongé, en collaboration avec l’Organisme de bassins versants des rivières du Loup et des Yamachiche (OBVRLY), visent à minimiser les risques d’inondations et à diminuer la vulnérabilité de la population face aux inondations. L’installation des stations hydrométriques devrait se terminer à la fin janvier.

Un besoin identifié par l’OBVRLY

Dans son plan directeur de l’eau (PDE), l’OBVRLY avait déjà identifié les inondations comme étant une problématique importante dans la MRC de Maskinongé. En l’absence d’outils fiables, les acteurs de l’eau ne pouvaient documenter cette problématique et prévenir les prochains épisodes. «Il y avait qu’une seule station hydrométrique qui était fonctionnelle sur le territoire. Elle était au nord, à Saint-Alexis-des-Monts. C’était le point de référence, mais après on perdait beaucoup d’informations. C’est difficile de faire le suivi dans ce temps-là. Les inondations de 2017 et 2019 ont touché des secteurs qui n’avaient pas l’habitude de l’être. Il n’y avait pas d’historique à cet effet. On se doute que ça risque d’arriver un peu plus souvent avec les changements climatiques», explique Francis Clément, directeur général.

«On n’empêchera pas les inondations avec ça, mais on sera mieux préparé et on sera averti. Ce qui est intéressant, c’est que ça s’inscrit dans une gestion intégrée de l’eau par bassin versant et ça permet une meilleure résilience des communautés riveraines», dit-il.

En plus de l’ajout de stations hydrométriques sur le territoire, le suivi du couvert de la neige est réalisé dans le secteur du lac Sacacomie à Saint-Alexis-des-Monts. Les données récoltées dans le cadre de ce suivi permettent d’estimer les volumes d’eau supplémentaires qui se retrouveront dans les cours d’eau du bassin versant de la rivière du Loup lors de la fonte printanière.

Ce projet spécifique est issu d’un partenariat entre la MRC de Maskinongé, la Municipalité de Saint-Alexis-des-Monts, l’OBVRLY et le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

Le saviez-vous?

Au Québec,  près de 230 stations hydrométriques transmettent des données sur le débit des cours d’eau de façon continue (24 heures sur 24, 7 jours sur 7) afin que les citoyens ou les organismes intéressés puissent suivre le comportement des cours d’eau au cours de l’année ou lors d’événements météorologiques particuliers. La transmission de ces données, enregistrées toutes les 15 minutes, se fait par voie téléphonique ou satellitaire. Ces stations sont exploitées par la Direction de l’expertise hydrique du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC).