De grandes ambitions pour Chemise Empire
AFFAIRES. À quelques semaines de se lancer dans la confection de pantalons, le propriétaire de Chemise Empire caresse de grandes ambitions pour la manufacture de Louiseville en évoquant l’introduction d’un troisième item dans la chaîne de production.
Profitant de leur passage en Mauricie, L’Écho a pu s’entretenir avec Jonathan Sibony et Isaac Sabbah, respectivement propriétaire et directeur des opérations pour Les Vêtements Prestigio, la maison mère de Chemise Empire.
Les derniers mois ont servi à rapatrier à Louiseville les équipements servant à la confection des pantalons qui se trouvaient dans une usine de Montréal, à concevoir les patrons des futurs pantalons et à former les couturières. “Travailler dans la chemise, c’est très différent que de faire un pantalon, précise Isaac Sabbah. On a déjà des commandes de clients et c’est très encourageant, mais là, on attend le tissu pour commencer pour de bon.”
Tout comme les chemises, les pantalons qui seront produits à Louiseville sont destinés à des membres de corps de métier comme des policiers, des ambulanciers, des gardiens de sécurité, etc. “À la base, la structure du pantalon est toujours la même, mais après ça, on fait du sur mesure selon les exigences du client, en ajoutant ou en retirant des accessoires”, poursuit le directeur des opérations.
Les pantalons seront fabriqués avec un tissu appelé Ripstop, un textile résistant aux déchirures et aux accros. “On a ajouté du stretch pour que ça soit plus extensible, car ceux qui vont le porter se retrouvent souvent dans des positions inconfortables. On leur a préparé une Cadillac”, sourit Isaac Sabbah.
Nicole Turenne travaille chez Chemise Empire depuis près de 58 ans. (Photo Bernard Lepage)
La nouvelle ligne de production n’ajoutera pas nécessairement d’employés, mais servira assurément à consolider la soixantaine de salariés présentement dans l’usine. “Pour l’instant, on part comme ça, mais on pense que ça sera un nouveau produit qui va bien aller et qui va nous forcer à agrandir l’immeuble. Ça sera une usine qui sera très impressionnante en termes des produits qu’on pourra faire et contrôler ici”, laisse entrevoir le directeur des opérations.
Un propriétaire investi
Parlant de Jonathan Sibony comme d’un propriétaire très investi dans la communauté et dans le bon fonctionnement de son usine à Louiseville, Isaac Sabbah évoque l’éventuel rapatriement de la production de chandails en tricot présentement en place dans les installations montréalaises.
“Il y a une partie de l’usine qu’on discute de déménager ici. Ça serait vraiment impressionnant d’avoir une usine qui ferait des pantalons, des chemises et des tricots ici à Louiseville.” Dans ce cas-ci, on parle d’équipements beaucoup plus volumineux que des machines à coudre, ce qui nécessiterait éventuellement un agrandissement.
Jonathan Sibony, propriétaire de Chemise Empire à Louiseville. (Photo Bernard Lepage)
Actuellement, les chandails en tricot de Les Vêtements Prestigio sont fabriqués pour des écoles ou encore là, des corps de métier. “Faire des tricots à l’étranger, c’est beaucoup moins cher que de les faire au Canada, mais tu dois avoir des quantités très importantes et la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Nous, quand on fait des contrats pour les écoles, c’est très niché comme demande. Ça peut être un chandail bleu marine avec des stripes rouges sur les manches pour les uns, et des stripes jaunes pour les autres. Nous avons cette flexibilité pour répondre à ce genre de demande”, poursuit-il.
Quand il voit le réflexe des Québécois d’acheter des produits canadiens avec la guerre tarifaire lancée par le président Trump, Isaac Sabbah s’en réjouit, mais demeure prudent. “Je pense qu’on aurait dû apprendre avec la COVID qu’on doit se soutenir mieux ici au Québec et Canada. Au début de la pandémie, il y avait beaucoup de bonne volonté d’acheter local, mais une fois que cela a été terminé, tout le monde est retourné à ses anciennes habitudes. Avec ce qui se passe aux États-Unis, les municipalités et les gouvernements devraient se réveiller et encourager les manufacturiers locaux comme Chemise Empire”, conclut le chef des opérations de Les Vêtements Prestigio.