Crise forestière en Mauricie: cri du cœur de Marois et Désilets

Accompagnée de plusieurs députés provenant des régions forestières, la députée de Charlevoix et chef du Parti Québécois, Pauline Marois, a réitéré, récemment, l’urgence d’intervenir pour venir en aide aux travailleurs, aux chômeurs, aux entreprises et aux communautés qui sont victimes de la crise forestière qui sévit durement depuis deux ans et demi.

« Il y a un mois exactement, j’interpellais le gouvernement du Québec avec des solutions concrètes à court et à moyen terme. Or, depuis ce temps, c’est le calme plat de la part du premier ministre Jean Charest et du ministre Claude Béchard, alors que de nouvelles usines ont cessé leurs activités, que l’on pense à Tembec à Béarn, Kruger à Trois-Rivières et à Brompton, Bowater à Dolbeau-Mistassini ou Cedrico à La Martre. Les travailleurs et les communautés ont raison de s’impatienter. Il n’y a aucune raison de tergiverser comme le fait le gouvernement actuel. Des familles souffrent de cette crise majeure. Il faut de l’action et ça urge », a soutenu Pauline Marois.

Rémy Désilets

En Mauricie, c’est plus de huit entreprises qui ont dû fermer leurs portes de façon temporaire ou permanente, entraînant la mise à pied de plus de 960 personnes depuis le 1er avril 2005, autant dans l’industrie de la première transformation que dans l’industrie de la fabrication du papier ou des emplois en forêt. Ce chiffre ne tient pas compte des pertes d’emplois en forêt. Dans la circonscription de Maskinongé, ce sont 118 emplois qui ont été temporairement perdus à l’usine Meubles Canadel à Louiseville.

Le président du Parti Québécois de Maskinongé, Rémy Désilets, dénonce vigoureusement l’absence de solutions de Mario Dumont et de son député de la circonscription, Jean Damphousse, dans ce dossier extrêmement grave. « Les travailleurs, les maires, les dirigeants d’entreprise les réclament et ils sont absents. Que font-ils, où sont-ils? Est-ce que les centaines d’emplois perdus ne sont pas suffisants pour qu’ils interviennent? », s’est indigné l’ex-député péquiste de Maskinongé à l’Assemblée nationale. « Tout récemment, les députés du Parti Québécois ont tendu la main pour faire front commun dans l’intérêt des travailleurs et de la région. Ils n’ont pas répondu à l’appel. C’est de la politique partisane qui ne sert pas les citoyens », a critiqué le président du Parti Québécois dans Maskinongé.

En mai dernier, le ministre des Ressources naturelles promettait une bonne nouvelle par semaine dans le secteur forestier et s’engageait à tenir des consultations sur tous les projets de consolidation. « À l’évidence, le ministre Béchard a échoué et ce sont les 960 travailleurs et leur famille qui paient le prix de l’immobilisme et de la passivité du gouvernement Charest », a déclaré M. Désilets.

Il se demande d’ailleurs où est le comité aviseur régional promis par le ministre il y a cinq mois. « Ça devait être du sur-mesure et non du mur à mur pour notre région. Malheureusement, nous avons à faire à un mur de pertes d’emplois », a-t-il déploré.

Le PQ réclame

Pour aider le gouvernement à sortir de la crise forestière, le Parti Québécois réclame notamment : À court terme:

Pour les travailleurs

Assurer à chaque travailleur qui a perdu son emploi l’accès à un programme de formation;

Appliquer des programmes d’aide à l’ensemble des travailleurs forestiers et pas seulement aux travailleurs âgés;

Obtenir du gouvernement fédéral la remise sur pied de son programme pour les travailleurs âgés qu’il a abandonné;

Pour l’industrie

Mettre en œuvre un processus dynamique de gestion qui entraîne une baisse du coût de la fibre et ses composantes;

Associer les partenaires régionaux au processus de consolidation de l’industrie;

Instaurer une redevance spécifique pour le bois à pâte;

Adopter une charte de la construction exigeant une proportion minimale de bois québécois;

Créer un fonds pour la certification forestière; À moyen terme

Adopter des mesures rapides de récupération du bois brûlé à un prix compétitif;

Réinvestir dans la recherche forestière;

Mettre en place un Fonds de mise en valeur des aires protégées. « C’est ni plus ni moins qu’un cri du cœur qui est lancé par les travailleurs, l’industrie et les régions victimes de cette crise forestière. Pour nous, du Parti Québécois, nous sommes prêts à forcer le gouvernement Charest pour qu’il agisse. Est ce que les députés de l’ADQ le sont? », a conclu Rémy Désilets.

Président du PQ de Maskinongé Photo, archives L’Écho de Maskinongé<@$p>