Change le monde, une oeuvre à la fois: projet réussi pour une classe de l’Escale
LOUISEVILLE. Les élèves d’une classe de l’École secondaire L’Escale, à Louiseville, ont passé les dernières semaines à travailler sur le projet Change le monde, une œuvre à la fois, qui sera exposé au Musée POP de Trois-Rivières en avril.
Avec leur enseignante Anne-Guylaine Bruneau, le groupe d’élèves atteints de dysphasie a pu concevoir un tableau couvert de masques de différentes couleurs, accompagnés de traces de mains trempées dans la peinture, le tout sur du papier journal. Chaque couleur et chaque masque représente une thématique importante pour chaque élève.
« C’est un cours de langage, et on a tenté de faire verbaliser les élèves sur ce qui les dérange dans notre société, explique Anne-Guylaine Bruneau, qui a accompagné les jeunes au courant de ce projet. Par la suite, on a essayé de transposer cela sur des masques, comme on l’avait choisi avec notre artiste invité. Ce sont des masques en carton, avec différentes techniques. »
Le fond du projet était basé sur la communication, tout en tentant de trouver des solutions aux différents enjeux qui préoccupent les élèves. Pour Mme Bruneau, il s’agit donc d’un cours instructif, qui donne aux jeunes des leçons de vie, tout en les faisant travailler.
« Certains d’entre eux parlent d’espoir, d’égalité, de cyber-intimidation, d’autres ont des origines autochtones, et il y a de symboles ou des logos qui représentent la vie des autochtones, » soutient l’enseignante, qui explique que le fond de l’œuvre en papier journal avec l’information fait également partie des étapes qui ont mené à la réalisation de ce projet.
Les cinq élèves présents affirment avoir bien aimé prendre part à cette œuvre, et sont contents de voir qu’elle serait exposée au Musée POP de Trois-Rivières, à compter du 12 avril prochain.
« J’ai bien aimé faire les masques. J’aimerais bien avoir ceux que j’ai faits », dit Bryan, un élève de la classe, expliquant qu’il voudrait bien les récupérer à la suite de l’exposition. Pour lui, comme pour la plupart de ses collègues de classe, il s’agira de la première fois que leur œuvre sera présentée dans un musée, ce qui représente une fierté pour eux.
Comme l’explique Étienne Lebrun, intervenant auprès du groupe qui a participé à plusieurs des séances dédiées au projet, un volet intergénérationnel a été ajouté à l’édition de cette année. « C’est une nouveauté où on essayait de demander aux différents milieux de tendre la main: soit à des résidences pour personnes âgées, ou même demander à des contacts que les jeunes ont, pour adopter une différente perception des arts visuels. On a pu voir que ça a grandement aidé les jeunes, » explique-t-il.
L’enseignante Anne-Guylaine Bruneau a donc fait appel à Lucie Grenon, une jeune retraitée qui est venue aborder plusieurs discussions auprès des jeunes pour aller chercher des idées en eux qu’ils ont par la suite pu exprimer à travers le tableau. « On a eu la chance que cette dame-là soit une artiste, une professeure d’art plastique à la retraite, donc elle pouvait pister les élèves sur les techniques à utiliser, et comment faire pour aboutir le projet, » ajoute M. Lebrun, qui dit aussi que cette rencontre leur a été très bénéfique.
L’exposition sera présentée au Musée POP de Trois-Rivières à compter du 12 avril.